Une virée en Aubrac

J’avais annoncé à Paul qu’il aurait son cadeau d’anniversaire le lundi 19 novembre.

Ce matin-là, je lui ai annoncé que c’était un voyage. « Prépare ta valise. » La surprise a bien fonctionné, sympa !

Il préférait conduire, je lui ai donc donné la direction : Bourgoin.

Quand on s’est dirigés vers Saint Étienne, il s’est rappelé… Je lui avais parlé à plusieurs reprises d’une recette de cake au citron trouvée sur le web, proposée par une dame qui tient une chambre d’hôte.

Un arrêt pique-nique après Saint-Étienne, un café au Puy en Velay, nouvel arrêt à Châteauneuf-de-Randon parce que la silhouette du village nous parle. C’est là que Bertrand Du Guesclin a trouvé la mort en assiégeant la ville, «sans doute soudainement malade pour avoir bu trop d’eau glacée après avoir combattu en plein soleil. »

Merci à Wikipédia. Les nécrophiles liront avec intérêt le chapitre « sépultures » de l’article consacré au connétable.

Étrange, dans ce village endormi, où nous ne croisons pas un chat, d’imaginer que des combats y ont fait rage.

La nuit est tombée quand nous arrivons à destination. Le GPS nous conduit jusqu’à l’entrée du domaine !

Nous y logerons jusqu’à jeudi, choyés, nourris et abreuvés de vins du pays par un fin cordon bleu, Christiane. Son mari, André, rentre le soir : tous deux s’appliquent à nous donner toutes les indications qui nous intéressent pour réussir notre séjour.

Le mardi matin, surprise pour notre petit déjeuner : Christiane a trouvé les bons citrons nécessaires pour un cake. Nous comparerons nos recettes. Moi, j’avais oublié la crème ou le lait conseillé, ma préparation est sensiblement différente. Il me faudra la faire encore une fois, mais en respectant strictement sa recette.

La route nous attend : une route de paresseux, en voiture, et quelques balades pas trop longues : nous avons tous les deux quelques petites douleurs qui interdisent la vraie randonnée. En novembre, ce n’est pas non plus l’idéal.

Nous faisons notre première halte pour photographier le château de Cruéjouls.

Nous nous rendons à Laissac où se tient le marché, puis nous cherchons les Bourines. Aujourd’hui, c’est une propriété privée, les bâtiments agricoles appartiennent à plusieurs propriétaires.

Personne ne nous dit rien pendant que nous faisons le tour de l’imposant édifice. Nous prenons notre temps.

Un panneau explicatif précise : « La grange des Bourines est la ferme fortifiée la plus remarquable et la mieux conservée du Rouergue. Dépendant de la Dômerie d’Aubrac jusqu’à la Révolution, elle a été longtemps considérée comme le plus riche domaine agricole de l’Aveyron. »

C’est étrange, car il s’agit d’une grange, et l’immense donjon sert à entreposer les céréales, il n’est pas le dernier refuge en cas d’attaque. C’est étrange car les moines se trouvaient là-haut, sur le plateau au sol aride et au climat terrible, et non pas ici où la vie semble plus facile.

En cherchant «la Dômerie d’Aubrac», j’ai trouvé un site excellent, plein d’humour et d’informations, qui dénonce les dérives dues au tourisme et donne des quantités d’informations. On apprend pourquoi et quand a été construite cette abbaye. On y devine  les dures conditions d’existence.

Plus loin, le château de Galinières, une autre grange, dépendait aussi de la Dômerie d’Aubrac.

Les choses ont tant changé ! Je ne parle pas de l’évolution technologique depuis le Moyen-Âge, mais de l’importance des lieux, de chaque village. L’équivalent contemporain d’un connétable n’ira jamais assiéger Châteauneuf-de-Randon, et les grands de ce monde en pleine campagne électorale choisiraient une agglomération plus importante pour débiter leurs fadaises.

Je veux dire qu’autrefois, il me semble, les lieux avaient une importance, une existence. Il n’y avait pas de cité-dortoirs, il me semble que les lieux avaient une âme.

J’idéalise et je le sais, les idées que nous nous faisons sur le Moyen-Âge sont sans doute loin de la réalité. Toujours est-il que les innombrables vieilles pierres que nous avons vues, contournées, examinées, nous ont posé plus de questions que donné de réponses.

Cette région (un peu Aubrac, un peu vallée du Lot) est une mine inépuisable de vieux châteaux. Tholet (il est à vendre si vous connaissez quelqu’un), Calmont d’Olt , Roquelaure… et de villes pittoresques, Saint Geniez d’Olt (deux mille habitants en hiver et… dix mille en été !), Sainte Eulalie d’Olt, Espalion, Saint Côme d’Olt, Castelnau de Mandailles…

Nous nous y rendons parfois, mais nous avons abandonné Aumont d’Aubrac depuis que l’autoroute a défiguré le paysage. Pourtant, le petit blanc sur le zinc à onze heures était une expérience réjouissante.

Ce bref séjour nous a fait découvrir Bozouls, et le trou de Bozouls, un village bâti tout en haut et en bas de falaises immenses, dans un cirque naturel.

photo du trou de Bozouls prise sur le site du club de rando de Bozouls

J’ai fauché la photo au club de randonnée de Bozouls.

Nous avons découvert un autre site remarquable : le « clapas de Thybiès ».

Il y a plus de 7 millions d’années, la coulée de lave d’un volcan a comblé une vallée, puis la rivière a creusé son lit de part et d’autre de la coulée qui est devenue promontoire. Enfin, l’érosion a fait le reste : les orgues basaltiques de la périphérie se sont démantelés peu à peu. Des clapas, j’en ai déjà vu, mais la taille de celui-ci est exceptionnelle. L’aspect des roches est surprenant, d’un volume assez régulier, avec des faces planes.

Je ne peux pas raconter tous les détails de notre bref voyage. Mais je dois évoquer un phénomène récent qui a transformé l’existence de nombreux villages : le renouveau du pèlerinage vers Saint Jacques de Compostelle. C’est une balade à la mode pour certains, une entreprise mystique pour d’autres, une bonne affaire j’imagine pour les gens qui font métier d’héberger.

Christiane et André nous ont précisé que le parcours depuis Le Puy en Velay jusqu’à Conques est particulièrement fréquenté.

Ainsi, au hasard des lacets de la route, Paul a repéré un panneau indiquant le GR 65, et nous l’avons suivi un moment. En commençant par monter, bien sûr, pour éviter la mauvaise surprise du retour.

Surprise d’un homme que nous croisons, chargé d’un petit sac, équipé d’un gros bâton.

« Vous le faites à l’envers ?»

Nous sommes atypiques, comme toujours, mais cela ne me dérange pas !

Je lui explique : nous faisons de petites balades, pas de la randonnée. Nous lui souhaitons bonne route, chacun continue dans sa direction. Et je m’interroge : tous ces marcheurs rentrent chez eux en volant, si tous marchent dans la même direction.

Entrée d'un bar à Saint Côme d'Olt

 

 

A trip in Aubrac

I announced to Paul that he would have his gift for his birthday on Monday, the 19th of November.

This morning, I told him that it was a trip. « Prepare your suitcase. » The surprise worked well, nice!

He preferred to drive, I told him to go to Bourgoin.

When we headed to Saint Étienne, he remembered … I told him several times about a lemon cake recipe found on the web, written by a lady who runs a bed and breakfast.

A picnic stop after St. Étienne, a coffee at Le Puy en Velay, new stop in Châteauneuf-de-Randon because the village skyline speaks to us. This is where Bertrand Du Guesclin died besieging the city, « probably suddenly ill from drinking too much ice water after fighting in direct sunlight. »

Thank you to Wikipedia. The necrophiliac read with interest the section « sépultures » (burial) of the article devoted to the constable.

It is trange in this sleepy village, where we don’t see even a cat, to imagine fighting there raged.

It is night when we reach our destination. The GPS guides us until the entrance area!

We will stay until Thursday, under the care of Christiane, a great cordon bleu, who pampered, fed us and offered regional wines.

Her husband, André, works away and comes back in the evening: both try (and succeed!) to give us all the informations that we need to have a nice stay.

On Tuesday morning, surprise for our breakfast: Christiane found the lemons that she needed for a good cake. We compare our recipes. I had forgotten the cream or milk advised, my preparation is quite different. I will make it again, but respecting strictly her recipe.

The road is waiting for us: a lazy tour by car, and a few short rides: we both have some small pains that prevent the real hike. In November, it is not ideal.

We stop to photograph the Cruéjouls castle.

We go to Laissac where there is a market, and we seek Les Bourines. Today it is privately owned, farm buildings belonging to several owners.

We see nobody during our visit of the imposing building. We take our time.

An explanatory sign says: « »La grange des Bourines » is the most notable and best preserved fortified farm in Rouergue. Dependent from « la Dômerie Aubrac » until the Revolution, it was considered during a long time as the richest agricultural domain in Aveyron.»

It’s strange, because it is a barn, and the huge dungeon was used to store grain, it is not the last refuge in case of attack. It’s strange because the monks were up there on the plateau with arid soil and terrible climate, not here where life seems easier.

Seeking « La Dômerie Aubrac », I found an excellent site, full of humor and information, which denounces the excesses due to tourism and gives lots of informations. We learn why and when the abbey was built. One can perceive the harsh living conditions.

Further, Galinières castle, another barn, also depended from La Dômerie d’Aubrac.

Things have changed so much! I’m not talking about technological developments since the Middle Ages, but about the importance of places, of each village. The contemporary equivalent of a constable will never besiege Châteauneuf-de-Randon, and world leaders during an election campaign would choose a larger center to debit their nonsense.

I mean that the places were important, they did exist. I think this. There was no city dormitory, it seems to me that the sites had a soul.

I idealize and I know it. Our ideas about the Middle Ages are probably far from reality. Still, the countless ancient stones that we saw, circumvented, examined, did ask more than they answered.

This region (a few Aubrac, a few Lot valley) is an inexhaustible mine of old castles. Tholet (it is for sale if you know someone) Calmont d’Olt, Roquelaure … and picturesque towns, Saint Geniez d’Olt (two thousands inhabitants in winter and summer … ten thousands!), Sainte Eulalie d’Olt, Espalion, Saint Côme d’Olt, Castelnau de Mandailles …

We went there at other times, but we abandoned Aumont d’Aubrac since the highway has disfigured the landscape. However, the glass of white wine in a bar at eleven was an exciting experience.

This short stay made ​​us discover Bozouls and « le trou de Bozouls », a village built on the top and bottom of immense cliffs, in a natural amphitheater.

I took the photo of this place on the site of the rambling club of Bozouls.

We discovered another remarkable site: « le clapas de Thybiès. »

More than 7 millions years ago, the lava of a volcano filled a valley, then the river has incised on both sides of the casting which became promontory. Finally, erosion did the rest: the basalt columns of the periphery are gradually dismantled. I saw several « clapas », but the size of this one is exceptional. The appearance of the rocks is surprisingly, a fairly regular volume, with flat faces.

I can not tell all the details of our short trip. But I must mention a recent phenomenon that has transformed the lives of many villages, it’s the revival of pilgrimage to Saint Jacques de Compostelle. This is a fashion walk for some people, a mystical enterprise for others, a good deal I guess for people who do business host.

Christiane and Andrew told us that the journey from Le Puy en Velay to Conques is particularly popular.

As we were following quietly our itinerary, Paul saw a sign indicating the GR 65, and we followed it for a moment. Starting up, of course, to avoid bad surprise on return.

Surprise for a man we meet. He was carrying a small bag and a big stick. « You do it upside down? »

We are atypical, as always, but it does not bother me!

I explain to him: we do short walks, no hiking. We wish him a good journey, everyone keeps in his direction. And I ask myself if all the walkers return home flying, if they’re all walking in the same direction.

Fin de saison

Avec Akos s’est terminée début novembre notre première longue expérience commencée en mars.

L’aventure est singulière et enrichissante, nous recommencerons ! Mais nous avons eu besoin de nous arrêter quelques temps.

C’est Joël qui le remarquait : « Faire de nouvelles rencontres est une très belle expérience, mais rencontrer, rencontrer sans cesse de nouvelles personnes peut devenir épuisant. »

Et même pour nous, c’était presque épuisant, en effet.

Que dire alors des voyageurs qui changent sans cesse d’horizon ?

Akors est Hongrois et parle très bien l’anglais. Je lui ai fait découvrir combien le français peut être difficile ! Je n’ai pas été assez raisonnable. J’ai voulu lui expliquer trop de choses à la fois !

Il est resté au Charbinat du 16 octobre au 4 novembre, il a même connu la première neige précoce (qui a été suivie par un retour de temps beaucoup plus clément !).

Merci, Akos, pour ton bref message : ton travail au pub n’a pas commencé à la date prévue, tu dois te débrouiller d’ici fin novembre. Je sais que ce n’est pas facile. J’espère que ce n’est pas trop dur !

Au jardin et dans le parc, Akos a participé aux travaux d’automne : il y a un très long travail qui n’est jamais fini, la destruction des ronces. Il a été très efficace !

Il a refendu le bois de chauffage.

Il a fabriqué un grand volet pour l’aménagement de l’atelier de Paul.

Akos aime beaucoup cuisiner. Nous avons découvert un excellent ragoût (pas un goulash !).

Nous avons récolté nos coings, il a fait de la pâte. Les poires au chocolat étaient délicieuses et très belles !

Communiquer était difficile (j’ai pourtant fait quelques progrès en anglais !) mais nous avons eu souvent l’occasion de rire ensemble.

Des progrès en anglais ? C’est la première fois que j’écris une chronique et que je n’ai personne pour corriger mes erreurs. J’espère ne pas écrire des contresens !

Lundi matin, j’ai annoncé à Paul que nous partions en voyage : j’ai réussi à lui faire la surprise. Nous nous trouvons dans le Massif Central, en Aubrac. Pour mon blog, ce ne sont pas les conditions les plus faciles. Alors je fais bref !

En espérant revoir Akos dans le pub où il va travailler bientôt. Lyon n’est pas très loin de chez nous.

 

 

The season ends

When Akos left Charbinat, it was the end of our first long « help X » experience that begun on March.

It was an amazing adventure that did bring us a lot. We will restart ! But we needed to stop some time.

Joel did note it : «Meeting new people is great, but constantly meeting meeting new people can become tiresome.»

And even for us, it was almost tiresome indeed.

So what to say about travelers who are constantly changing horizon?

Akos is Hungarian and speaks english very well. I showed him how French can be dificult ! I was not enough reasonable. I wanted to explain to him too many things !

He was at Charbinat from October 16th until Novembre 4th, so he saw the first early snow (just before much warmer weather)!

Thank you, Akos, for your brief message: your will work at the pub, but not before the end of November. You must get by yourself until that date. I know that it is not easy. I hope that it’s not to hard !

Akos helped in the garden and the park for automn’s works. There is a very long work that never ends, the destruction of the blackberries (wildberries?). He was very efficient!

He prepared the wood that will be burnt. He made a big shutter for Paul’s workshop.

Akos likes a lot cooking. We discovered an excellent stew (not a « goulash » !).

We collected our quinces, he made the paste.

Pears with chocolate were delicious and very nice!

Communication was difficult (though I made ​​some progress in English) but we have often had occasion to laugh together.

Progress in English ? It is the first time when I write a chronicle without anybody to correct my errors! I hope not to write nonsenses!

Monday morning, I told Paul that we were going on a trip, I was able to surprise him. We are in the Massif Central, Aubrac. For my blog, these are not the easiest conditions. So I’m short!

Hoping to see Akos one day in the pub where he will work soon. Lyon is not very far from our home.


 

Helper… et après ?

Fiona est arrivée le 21 août, au moment précis où l’on était en plein chantier dans la cuisine : il y avait un besoin urgent de rénovation. Elle n’a pas assisté au démontage, mais à la  reconstruction.

Marie et Béatrice étaient encore là.

Le lendemain le carrelage était posé : Fiona a beaucoup aidé pour le nouvel aménagement de la pièce.

Les travaux à l’extérieur ne manquaient pas non plus.

Récolte de framboises, de haricots… Coulis de tomates. Démontage des rames de haricots posées par Paul et Janet…

Avec Fiona, nous avons parlé français. Elle s’exprime très bien avec peu d’accent. Quand Béatrice et Marie étaient encore là, tout le monde parlait français.

Son compagnon, Jonny, est arrivé le 4 septembre et tous deux sont partis en Savoie pour un autre contrat Help X. C’est lui qui a conduit la voiture de Fiona depuis l’Angleterre, maintenant ils peuvent voyager plus facilement.

Le 10 novembre, Fiona nous a invités à Châtillon où elle travaille maintenant. Plaisir de se revoir et d’échanger les nouvelles – le blog, oui, bien sûr, mais ce n’est pas pareil.

Elle nous a montré les photos de leur séjour en Savoie, des randonnées en montagne, de « via ferrata ». Le travail demandé était organisé d’une façon très différente, et tous deux ont pu profiter de journées de liberté, aussi bien pour les balades que pour chercher du travail.

Aujourd’hui, Fiona est assistante d’anglais à temps partiel dans une école. L’ambiance est plaisante, elle est entourée de gens sympathiques. Elle habite une maison dont les enfants, devenus grands, sont partis : de la place lui est restée, dans une chambre bien sûr, mais aussi partout ailleurs dans la maison, et, surtout, dans le cœur de ses hôtes.

Elle a beaucoup de chance : il y a tant de gens isolés, solitaires, dans un pays dont ils connaissent la langue mal, ou pas du tout ! La vie dans la solitude est tellement difficile, si on ne l’a pas choisie !

Pourtant je trouve qu’elle a eu du courage pour s’engager sans connaître. Elle habite une petite ville qui a beaucoup de caractère et de charme, dans une maison un peu étrange car c’était autrefois un atelier : il en reste un salon immense avec une grande baie, de grands volumes. Nous avons croisé ses hôtes qui s’absentaient ce jour-là. Même en leur absence, on perçoit la chaleur humaine dans leur domicile.

J’admire Fiona qui a fait le choix de partir de son pays pour longtemps. J’admire les « helpers », car ils sautent dans le vide. Pour nous, chaque nouvelle personne est d’abord quelqu’un à rencontrer, quelqu’un que nous désirons connaître. Nous aussi, nous sautons dans le vide, mais c’est une aventure sans risque : nous sommes chez nous. Nous voyageons sans bouger en rencontrant ces personnes très diverses.

Je suis heureuse de pouvoir penser à chacun d’entre vous quand mes yeux se portent ici ou là. Pas seulement sur le souvenir des photos, mais aussi sur les aménagements auxquels vous avez participé.

 

 Helpers… and after ?

 

Fiona arrived on Aug. the 21st, exactly when there was much work in the kitchen: there was an urgent need of renovation. She was not there when we unbuilt it, but she was there during reconstruction.

Marie and Béatrice were still there.

The next day the tiles were set: Fiona helped a lot for the new kitchen layout.

There was stil much to do outside.

Harvesting raspberries, beans… Preparing tomatos. Disassembling the pole we used for the bean that were installed by Paul and Janet…

With Fiona, we spoke French. She speaks very well with little accent. When Beatrice and Mary were still there, everyone spoke French.

Jonny, his boy-friend, arrived on September 4th and they both went to Savoie for another  HelpX contract. He  drove Fionas’s car from England, now they can travel more easily.

On November 10th, Fiona invited us to Chatillon, where she now works.We were happy to meet her a new time and to exchange news – there is the blog of course, but il is not the same.

She showed us pictures of their stay in Savoie, trekking in the mountains, « via ferrata ». The required work was organized in a very different way, and both were able to enjoy days of freedom, for walking or searching work.

Now Fiona is a part-time English assistant in a school. The atmosphere is pleasant, she is among friendly people. She lives in a house where the children, grown up, were gone: she has space for herself in her bedroom, of course, in the whole house, and also in her guests’ hearts.

She is very lucky: there are so many people who are isolated, lonely, in a country where they speak the language poorly or not at all! Life in solitude is so difficult, if you do not choose it!

But I think that she is courageous because commiting without knowing. She lives in a small town that has much character and charm, in a house that is a little strange, because it was formerly a workshop: there, a huge living room with a large bay remaining, big volumes. We met shortly her hosts who were absent that day. Even in their absence, we could fell the human warmth in their home.

I admire Fiona who made the choice to leave her country for a long time. I admire the « helpers » as they jump into the void. For us, every new person is first someone to meet, someone we want to know. We also jump into the void, but it is an adventure without risk: we’re at home. We travel without moving by meeting these very diverse persons.

I am happy to think of each of you when my eyes are here or there. Not only on the memory of the photos, but also on the different works you did.

Janet, aujourd’hui c’est vendredi !

 Avant de venir en France, Janet avait déjà commencé à étudier le français. Elle travaillait avec un livre qui proposait de nombreux exercices : parfois, quand elle avait un doute, elle me demandait de corriger son travail.
C’est comme ça que j’ai découvert les erreurs des auteurs du livre. Cela m’aura appris qu’on ne dit pas “je travaille pour une heure”, mais “je travaille pendant une heure”. Et aussi “j’en ai pour une heure.” Je le savais bien sûr, mais il m’a fallu repérer la formulation trop bizarre, pouvoir l’expliquer, c’est différent…
Nous parlons le français machinalement, sans y penser. Ce sont les questions des étrangers qui nous font réfléchir sur notre langue.

Je suis allée la chercher à l’aéroport le 18 juin. Elle voyage avec seulement un bagage de cabine, et je l’ai vue tout de suite, qui attendait tranquillement. Je n’ai même pas pensé qu’elle viendrait des États-Unis sans grosse valise : je n’ai pas pu croire qu’il s’agissait bien d’elle.

Janet a fait beaucoup d’autres choses qu’étudier le français ! Elle a passé des heures fastidieuses à récolter les groseilles, aussi avons-nous maintenant “sa” confiture. La prochaine fois que tu viendras en France, j’espère que tu pourras en emporter chez toi : tu nous as dit que les contrôles alimentaires à la frontière des États-Unis le permettront bientôt.

En plus de l’aide pour déménager l’atelier de Paul, en plus de beaucoup de travaux au jardin, récolte et entretien, Janet a visité la région à pied, à vélo. Nous avons trouvé le temps d’une balade à Innimont, d’une journée à Grenoble. Elle s’enthousiasme pour tout, partout elle trouve de nouveaux centres d’intérêt. Nous avons visité ensemble le musée d’art de Grenoble, aujourd’hui, elle le connaît mieux que nous.

J’aime beaucoup sa démarche : elle pouvait venir faire du tourisme en France, elle a préféré s’immerger chez nous, y passer du temps, partager notre mode de vie (“Que veux-tu manger ? – Pareil que toi !”), enfin, connaître et comprendre notre culture. Notre existence ne nous semble pas extraordinaire, ce n’est pas un modèle, c’est la nôtre. C’est bien cela qu’elle désirait partager.

Je n’ai pas pensé aux élections, honte !, je n’en connaissais pas la date ! C’est par hasard que je parle d’une Américaine, précisément dans un moment où tous les regards sont tournés vers votre vaste pays, et où tous les espoirs renaissent.

Janet a fait disparaître nos préjugés à l’égard des États-Uniens. Pour conforter cela, j’ai retrouvé les paroles de Sébastien, qui, lors de sa double traversée du continent, a rencontré beaucoup de jeunes : ceux-ci détestent l’ignorance dont s’enorgueillissent les hommes politiques, sont passionnés par le monde qu’ils ont envie de découvrir. L’élection d’Obama était un symbole très fort pour eux aussi.

Janet, nous avons été heureux de parler un moment avec toi par skype, en octobre, quand Mathieu est repassé par ici. Tu as beaucoup de travail et peu de temps. Pourtant, j’aimerais que tu nous expliques tes expériences avec les rats qui buvaient du coca-cola.

Je souhaite parler ici de chanson française. Si le groupe avec lequel tu continues d’étudier le français s’intéresse à ma proposition, je peux te communiquer des textes français. En attendant, voici une chanson de Georges Brassens dans une version fort intéressante par Joe Flood & Andy Villamil.

Aujourd’hui, c’est vendredi : en France, c’est vendredi tous les jours.

 

Janet, today is Friday !

Before coming to France, Janet had already began to study French. She worked with a book that offered many exercises : sometimes, when she had a doubt, she asked me to correct her work.
That’s how I discovered the errors of the book’s authors. It taught me that one has not to say “je travaille pour une heure”. It’s better to say “je travaille pendant une heure”. And also “j’en ai pour une heure.” I knew it of course, but I had to explain it, it’s different…
We speak French mechanically, without thinking. Foreigners’ questions make us think about our language.

I went to the airport to pick her up on June the 18th. She is traveling with only carry-on baggage, and I saw her immediately, waiting quietly. I did not even think that she would come from the States without a large suitcase : I could not believe that it was her.

Janet didn’t only study French ! She made a lot of other things ! She spent boring hours collecting currants, so we now have “her” jam. The next time when you will come to France, I hope that you will take back home some jam : you told us that food controls at the border of the States will soon allow this.

She helped moving Paul’s workshop, she helped also with a lot of works in the garden, harvesting and maintenance, she also visited the country on foot, by bicycle. We found time for a ride to Innimont, a day in Grenoble. All inspires her, she finds new interests everywhere. We visited with her the art museum of Grenoble, now she knows it better than us.

I love her approach : she could come as a tourist in France, she chose to spend time in our home, to share our way of life (« What do you eat? – Same as you! ») and to finally know and understand our culture. Our existence does not seem extraordinary, it is not a model, it is ours. That is what she wanted to share with us.

I did not think of the elections, shame !, I did not know the date! By chance I speak about an American, precisely at a time when all eyes are on your vast country, where all hopes revive.

With Janet, our prejudices against Americans disappear. I found Sebastian’s words to reinforce this. During his double crossing of the continent, he met many young people: they hate the ignorance of politicians who are proud of it. They are passionate about the world and want to discover it. Obama’s election was a powerful symbol for them too.

Janet, we were happy to speak with you during a moment by Skype on October, when Mathieu was  here. You have a lot of work and little time. However, I’d like you to explain to us your experiences with rats that drank coca-cola.

I wish to speak of French song. If the group whith which you continue studiing French is interested by my proposal, I can communicate you French texts. In the meantime, here’s a song by Georges Brassens in a very interesting version by Joe Flood & Andy Villamil.

Today is Friday : in France, all days are Friday.