Rinquinquin et gentiane

Je vous ai parlé de la montée au sommet de la montagne de Lure avec Jacques et Päivi (courageusement en voiture, d’autres font ça en vélo ou à pied, mais nous n’avons pas leurs capacités !). Après avoir circulé entre les cairns, nous prenons la route du retour avec arrêt à Notre-Dame de Lure où nous avons fait une si belle balade à l’occasion d’un séjour précédent. Deux hommes sont là avec qui nous engageons la conversation : ils sont tentés par la balade qu’ils prévoient de faire un autre jour, c’est trop tard ce soir.
Nous parlons arbre, nous parlons forêt, alors nous parlons Lieutaghi : ils ont eu la chance immense de se trouver à la Carline lors de la soirée avec Pierre Lieutaghi, je les envie !
I told you about the climb to the top of the Lure mountain with Jacques and Päivi (bravely by car, others do it by bike or on foot, but we don’t have their abilities!). After circulating between the cairns, we take the road back with a stop at Notre-Dame de Lure where we had such a beautiful walk during a previous stay. Two men are there with whom we engage in conversation: they are tempted by the ride they plan to do another day, it’s too late tonight.
We talk tree, we talk forest, so we talk Lieutaghi: they were very lucky to be at La Carline during the evening with Pierre Lieutaghi, I envy them!

Le programme du mercredi est chargé : nous ne quittons pas le gîte sans avoir fait notre moment rituel de musique. Sans micro, ma voix ne s’entend pas, noyée sous deux accordéons et un violon ! Peu importe, je me fais autant plaisir que mes complices.
Wednesday’s program is loaded: we do not leave the lodge without having made our ritual moment of music. Without a microphone, my voice cannot be heard, drowned in two accordions and a violin! Regardless, I enjoy myself as much as my accomplices.

Le marché de St-Étienne-les-Orgues est petit mais fort attractif, Jacques y trouve des feuilles de vigne farcies : j’apprends qu’elles sont conservées dans la saumure, je sais enfin comment on peut en trouver toute l’année !
Ce n’est pas au marché que je fais mes prises de vue, je manifeste un grand intérêt pour certains slogans sur un sujet fort inquiétant.
The St-Étienne-les-Orgues market is small but very attractive, Jacques finds stuffed vine leaves there: I learn that they are preserved in brine, I finally know how you can find them all year round!
It’s not at the market that I take my shots, I show great interest in certain slogans on a very disturbing subject.

Solar on the rooftops not in the woods

Nous prenons bientôt la route de Salagon, pour une nouvelle visite des jardins du prieuré : ce n’est pas la date idéale, et la région souffre en permanence de la sécheresse, il y a déjà des incendies ! Mais même un peu hors saison nous apprécions ce lieu paisible, où la météo nous autorise le pique-nique.
We are soon taking the road to Salagon, for another visit to the gardens of the priory: it is not the ideal date, and the region is constantly suffering from drought, there are already fires! But even a little out of season we appreciate this peaceful place, where the weather allows us to picnic.

Photo Päivi

Päivi fait de magnifiques photos !
Päivi makes great pictures!

Photo Päivi
Photo Paul
Photo Paul

Le petit tour digestif se fait dans les vieux quartiers de Forcalquier, avant de faire découvrir à nos visiteurs les étonnants rochers des Mourres.
The short digestive tour takes place in the old quarters of Forcalquier, before introducing our visitors to the astonishing rocks of the Mourres.

Photo Päivi
Photo Päivi

L’expédition se termine au Revest-St-Martin… Paul éprouve un sentiment très profond pour ce lieu paisible avec un large panorama. On avait même imaginé y faire de la musique, mais il aurait fallu garder les instruments dans la voiture toute la journée, ils méritent plus d’égards.
The expedition ends at Revest-St-Martin… Paul has a very deep feeling for this peaceful place with a wide panorama. We had even imagined making music there, but we would have had to keep the instruments in the car all day, they deserve more respect.

Jacques et Päivi retournent chez eux par Sisteron, où souffle un vent violent, et ils affrontent même des giboulées de neige à Sigottier ! Neige qui arrache à Päivi une vive réaction : « de la neige????? !!!!!!! et quoi encore???? après elle va raconter qu’ils ont vu un bateau de pirates sur la rivière du Buëch et une tornade sur Grenoble et le fantôme de la Dame Blanche dans les virages…. »
De notre côté, nous cherchons le chemin balisé qui conduit au Revest-St-Martin ; malgré son mauvais état, quelques véhicules l’utilisent. Et nous voyons de loin le coin favori de Paul, la chapelle avec son terre-plein, ses tables à pique-nique… Nous rejoignons Raillouret, où nous faisons la jonction avec la balade de Fontienne au Revest.
Jacques and Päivi return home via Sisteron, where a strong wind is blowing, and they even face snow showers in Sigottier! Snow that snatches from Päivi a strong reaction: « snow????? !!!!!!! and what else???? then she will tell that they saw a pirate ship on the Buëch river and a tornado on Grenoble and the ghost of the White Lady in the bends…. »
On our side, we look for the marked path that leads to Revest-St-Martin; despite its poor condition, a few vehicles use it. And we can see Paul’s favorite corner from afar, the chapel with its embankment, its picnic tables… We reach Raillouret, where we join the walk from Fontienne to Revest.

Neige peu visible, mais neige quand même !
Little visible snow, but still snowing!

Nous retournons à Banon : à l’évidence, il manque deux trois livres à Paul… Et puis un petit tour du village s’avère bien nécessaire.
Quelques fauteuils sont occupés, il y a là un groupe en balade-lecture et nous écoutons nous aussi, confortablement assis, la description du marché de Banon que Giono a faite dans « Regain ». L’animateur a une voix parfaitement adaptée à la situation, c’est un plaisir de l’écouter. Merveilleux hasard qui nous fait croiser leur route au bon moment.
We return to Banon: obviously, Paul is missing two or three books… And then a small tour of the village proves to be very necessary.
A few armchairs are occupied, there is a group there reading and we too listen, comfortably seated, to the description of the Banon market that Giono made in « Regain ». The host has a voice perfectly suited to the situation, it is a pleasure to listen to him. A marvelous coincidence that makes us cross their path at the right time.

Get comfortable
Invitation to relax
Sortie de secours — Emergency exit

Des marionnettes géantes se cachent derrière des volets fermés : vous êtes invités à allumer la minuterie et à regarder par des trous dans les volets…
Giant puppets hide behind closed shutters: you are invited to turn on the timer and peek through holes in the shutters…

Plus tard, nous allons jusqu’à Montlaux pour prendre encore une fois la direction du Revest-Saint-Martin par un autre accès, mais celui-ci est très inconfortable, défoncé par des engins de débardage.
Later, we go as far as Montlaux to once again take the direction of Revest-Saint-Martin by another access, but this one is very uncomfortable, smashed by skidding machines.

Tout a une fin, même un séjour à Saint-Étienne-les-Orgues…
Avant de quitter la région, nous visitons un autre gîte à Cruis, tenue par la même propriétaire si sympathique. Il est très différent mais lui aussi très attirant.
Nous nous rendons à Manosque sans nous presser – ce n’est pas à une si grande distance ! Nous traversons Dauphin sans nous y promener à cause d’un vent violent, glacial. En face, voilà St-Maime, joli village dont les volets sont fermés le plus souvent. Montée jusqu’à la chapelle Sainte-Agathe, avec plusieurs points de vue sur Dauphin.
Everything has an end, even a stay in Saint-Étienne-les-Orgues…
Before leaving the region, we visit another gite in Cruis, run by the same friendly owner. It is very different but also very attractive.
We drive to Manosque in no rush – it’s not that far! We cross Dauphin without walking there because of a violent, icy wind. Opposite is St-Maime, a pretty village whose shutters are usually closed. Ascent to the Sainte-Agathe chapel, with several viewpoints over Dauphin.

Dauphin
Dauphin
Dauphin

Puis quelques pas tout en haut de Volx, village réputé sans doute surtout pour ses voies d’escalade que nous laissons aux amateurs !
Then a few steps at the very top of Volx, a village probably famous above all for its climbing routes, which we leave to amateurs!

Nous découvrons notre nouveau gîte à Manosque, pas très loin de la maison de Giono que nous avons visitée en octobre. Depuis la grande baie de notre palace, nous avons une jolie vue panoramique.
D’une chose à l’autre, le propriétaire nous parle des réserves stratégiques d’hydrocarbures.
Il nous donne de nombreux détails sur ces réserves, enfouies à un kilomètre de la surface après que de l’eau sous pression ait éliminé le sel qui se trouvait là. Il nous dit que la bombe atomique la plus puissante ne saurait détruire ces réserves. Plus tard, on a pensé qu’il y a un point faible consistant à couper le robinet. Vous trouverez sur google map (ou autre) les installations où l’on vient remplir les camions-citernes : vidéo-surveillance, photos interdites, j’ai préféré m’abstenir. Mais le site de Géosel vous donne de nombreuses informations, et je leur fauche une photo. Je ne sais si quelque chose est prévu pour empêcher la destruction des installations de surface, qui rendrait inaccessibles les provisions enfouies en profondeur.
Site
https://www.geosel.fr/fr/stockage-souterrain.html

We discover our new cottage in Manosque, not far from Giono’s house, which we visited in October. From the large bay of our palace, we have a lovely panoramic view.
From one thing to another, the owner tells us about the strategic hydrocarbon reserves.
He gives us many details about these reserves, buried a kilometer from the surface after pressurized water washed away the salt that was there. He tells us that the most powerful atomic bomb cannot destroy these reserves. Later, it was thought that there is a weak point that consists in turning off the tap. You will find on google map (or other) the facilities where they come to fill the tank trucks: video surveillance, photos prohibited, I preferred to abstain. But the Geosel site gives you a lot of information, and I took a photo of them. I don’t know if something is planned to prevent the destruction of the surface installations, which would make inaccessible the provisions buried in depth.
Site
https://www.geosel.fr/fr/stockage-souterrain.html

https://www.geosel.fr/fr/stockage-souterrain.html

La semaine dernière,j’étais en panne de titre, Paul m’a suggéré « gentiane et rinquinquin ». Pour une somme modique, il m’a suggéré le titre de ma page d’aujourd’hui. Il faut dire que la gentiane (de Lure) et le rinquinquin sont deux boissons délicieuses. Autrefois, j’aimais bien la Suze, puis j’ai préféré l’Avèze, autre apéritif à la gentiane, moins sucré et plus fruité. Eh bien la gentiane de Lure, fidèle à la tradition de collectage des plantes sur la montagne du même nom, c’est encore plus parfumé, un régal ! Et le rinquinquin est un vin de pêche.
Last week, I was at a loss for a title, Paul suggested « gentiane and rinquinquin ». For a small fee, he suggested the title of my page today. It must be said that gentian (from Lure) and rinquinquin are two delicious drinks. In the past, I liked Suze, then I preferred Avèze, another gentian aperitif, less sweet and more fruity. Well the Lure gentian, true to the tradition of collecting plants on the mountain of the same name, it’s even more fragrant, a treat! And rinquinquin is a peach wine.

Photo Paul — St-Maime

Gentiane et rinquiquin

Lurs

Je vous envoie souvent des liens pour vous balader ici ou ailleurs sur le web. Depuis quelques temps d’ailleurs il vous faut le copier car je n’arrive plus à « coller » ce lien : il était pourtant si simple de cliquer sur les fragment de texte en bleu.
Quand je vous ai conseillé d’écouter la fort émouvante interview de Manwei, j’ai oublié de vous donner le lien !
Le voici, il vous faut ensuite choisir l’émission n° 6.
https://www.couleursfm.com/entre-les-notes/
I often send you links to wander here or elsewhere on the web. For some time now you have to copy it because I can’t « paste » this link anymore: it was so easy to click on the text fragments in blue.
When I advised you to listen to the very moving interview with Manwei, I forgot to give you the link!
Here it is, then you have to choose program n° 6.
https://www.couleursfm.com/entre-les-notes/

Un miracle ? On dirait que ça marche cette fois-ci, cliquez donc sur les mots bleus.
A miracle ? Looks like it worked this time, so click on the blue words.

Je n’ai aucune idée du nombre de vos connexions sur les sites que je vous propose, peut-être même que je perds mon temps en vous communiquant ces adresses, peut-être lisez-vous rapidement mon coucou rituel avant de passer à d’autres sites… Je n’en sais rien…
I have no idea of the number of your connections on the sites that I propose to you, perhaps I am even wasting my time by communicating these addresses to you, perhaps you quickly read my ritual hello before moving on to other sites… I don’t know…

J’insiste pour que vous écoutiez Manwei, son histoire à elle mêlée à la grande histoire que nous connaissons plus ou moins. Quand je lui ai raconté qu’à l’époque de la révolution culturelle, nous étions en contact avec des collègues militants maoïstes « intégristes », qui ne juraient que par Mao, elle a ouvert de grands yeux, elle était stupéfaite. Elle qui s’était prise de passion pour le violon, instrument interdit par cette révolution culturelle, elle qui risquait la prison en jouant de cet instrument, elle a mesuré le gouffre qui séparait nos militants français de la réalité chinoise.
I insist that you listen to Manwei, her own story mixed with the great story that we more or less know. When I told her that during the time of the Cultural Revolution, we were in contact with fellow « fundamentalist » Maoist militants, who swore by Mao, she opened her eyes wide, she was amazed. She who had taken a passion for the violin, an instrument banned by this cultural revolution, she who risked prison by playing this instrument, she measured the gulf that separated our French activists from the Chinese reality.

Je vous souhaite une bonne écoute de cette tranche de vie, et maintenant je laisse Manwei pour en revenir à notre séjour provençal.
I wish you a good listening of this slice of life, and now I leave Manwei to come back to our stay in Provence.

Après avoir acheté des tonnes de livres, visité la fête des jardins et bavardé avec Jean-Yves Meignen, puis avec Anne et Martine, nous sommes retournés à Forcalquier pour le marché du lundi. La ville était noire de monde, il nous a fallu très longtemps pour garer la voiture, et encore cinq minutes à pied pour atteindre les premiers étals, mais on a réussi à faire encore une fois le tour.
After buying tons of books, visiting the garden festival and chatting with Jean-Yves Meignen, then with Anne and Martine, we returned to Forcalquier for the Monday market. The city was packed with people, it took us a very long time to find a place for the car, and another five minutes on foot to reach the first stalls, but we managed to go around once again.

Munis du minimum vital, nous allons à Lurs, encore un beau village perché au sommet d’une colline.
Equipped with the bare minimum, we go to Lurs, another beautiful village perched on top of a hill.

Pique-nique sur un banc en profitant du beau point de vue sur la plaine de la Durance. Petite balade par l’incontournable Chemin des Évêques. Au retour, traversant le village à nouveau, je trouve deux œufs de Pâques abandonnés… enfin pas tout à fait, la chasse aux œufs n’est pas commencée encore…
En arrivant sur la place, il y a foule d’enfants à qui on recommande de bien regarder partout.
Picnic on a bench enjoying the beautiful view over the plain of the Durance. A short stroll along the unmissable Chemin des Évêques. On the way back, crossing the village again, I find two abandoned Easter eggs…well, not quite, the egg hunt hasn’t started yet…
Arriving on the square, there are crowds of children who are recommended to take a good look everywhere.

Le lendemain, nous visitons le marché de Banon, où Paul trouve mes bonbons au miel favoris – toujours les mêmes rituels. Suivis de… mais de quoi ? Une visite au Bleuet bien sûr ! Et comme le Contadour, célèbre grâce aux écrits et à l’existence de Giono, se trouve à distance raisonnable, cap sur le Contadour !
The next day, we visit the Banon market, where Paul finds my favorite honey candies – always the same rituals. Followed by…but what? A visit to Le Bleuet of course! And as the Contadour, famous thanks to the writings and the existence of Giono, is at a reasonable distance, heading for the Contadour!

Ce sera une déception (malgré cet autocollant que je n’avais jamais vu en japonais, s’il s’agit bien de japonais !). Paul a lu quelque part que la propriété où se sont réunis si longtemps Giono et ses amis a été vendue. Pas l’ombre d’une plaque commémorative pour l’homme qui conserve pourtant dans la région une bonne notoriété (un peu plus je pense que dans le reste du pays, même s’il est un auteur universel).
It will be a disappointment (despite that sticker which I had never seen in Japanese, if it is indeed Japanese!). Paul has read somewhere that the property where Giono and his friends met for so long has been sold. Not the shadow of a commemorative plaque for the man who nevertheless retains a good reputation in the region (a little more I think than in the rest of the country, even if he is a universal author).

No admittance

Au retour, j’essaie de photographier le labyrinthe de cheminements, mais de quels animaux ?, sur le versant d’en face. Puis ce chêne à la symétrie remarquable.
On the way back, I try to photograph the maze of paths, but what animals?, on the opposite slope. Then this oak tree with its remarkable symmetry.

Il est temps de retourner au gîte, de manger, de voir si on a bien tout prévu pour l’arrivée de nos visiteurs, avec qui nous échangeons des textos à mesure que leur trajet se déroule. Leur voyage s’est bien passé, ils arrivent comme prévu, nous bavardons un moment puis en route vers la montagne de Lure !
Quelque part dans la montée, des panneaux barrent la route, laissant un petit passage, mais le sens interdit est bien visible. Bien visible aussi l’information : travaux du 18 au 28 avril… Heureusement, Jacques nous fait remarquer que nous ne sommes pas encore le 18… alors nous passons pour aller jusqu’au sommet de la montagne où nous ne verrons personne, si ce n’est deux marcheurs dans le lointain.
It is time to return to the lodge, to eat, to see if we have everything planned for the arrival of our visitors, with whom we exchange text messages as their journey unfolds. Their trip went well, they arrive as expected, we chat for a while and then off to the Lure mountain!
Somewhere in the climb, signs block the road, leaving a small passage, but the forbidden direction is clearly visible. Clearly visible also the information: works from April 18 to 28… Fortunately, Jacques points out that we are not yet on the 18th… so we pass to go to the top of the mountain where we will not see anyone, if not are two walkers in the distance.

Photo Paul

Depuis que nous louons des gîtes un peu partout, c’est la première fois que nous avons des invités ! Päivi et Jacques se sont montrés enthousiastes à l’idée de venir « chez nous » pour un bref séjour dans une région qu’ils connaissent à peine.
Since we’ve been renting out cottage all over the place, this is the first time we’ve had guests! Päivi and Jacques were enthusiastic about coming « to our house » for a brief stay in an area they hardly know.

Je fais un saut dans le temps pour une nouvelle qui est pour moi extraordinaire : nous venons d’apprendre l’existence de « réserves stratégiques d’hydrocarbures », utilisez ces mots si vous faites une recherche sur le web. Dans le sous-sol autour de Manosque se tiennent de si grandes réserves d’hydrocarbures que tous les blocages autour des raffineries n’ont qu’un impact très modéré sur la distribution de carburant. Site vidéo-surveillé, photos interdites, je n’ai pas osé passer outre. Mais les sites sont très visibles sur les photos aériennes.
I jump back in time for a piece of news that is extraordinary to me: we have just learned of the existence of « strategic hydrocarbon reserves », use these words if you search the web. In the subsoil around Manosque are held such large reserves of hydrocarbons that all the blockages around the refineries have only a very moderate impact on the distribution of fuel. Video-monitored site, photos prohibited, I did not dare ignore it. But the sites are very visible on aerial photos.

Bien entendu je vous raconterai la suite de nos aventures tranquilles, à quatre, puis de nouveau à deux. Nous nous sentons bien dans cette région, pas trop touristique, et où les gens sont le plus souvent souriants. Y reviendrons-nous encore et encore? Je suis partagée, il y a tant d’autres régions à connaître !
Of course I will tell you the rest of our quiet adventures, at four, then again at two. We feel good in this region, not too touristy, and where people are most often smiling. Will we come back again and again? I’m torn, there are so many more regions to know!

Pâques

Reconnaissez-vous cette photo ?
Do you recognize this photo?

Ou celle-ci ?
Or this one ?

Commençons par le commencement, la pénurie annoncée : chacun s’organise comme il peut, dissimulant le précieux combustible dans de grands récipients déguisés en remorques variées.
Let’s start at the beginning, the announced shortage: everyone organizes themselves as they can, hiding the precious fuel in large containers disguised as various trailers.

Après le pique-nique réglementaire, y compris les chips sinon ce n’est pas un pique-nique, on a fait un crochet par le col de Grimone fréquenté par les motos, quelques voitures, et nous avons vu trois cyclistes l’atteindre, chacun de son côté.
After the regular picnic, including the crispy fried potatoes otherwise it’s not a picnic, we made a detour via the Grimone pass frequented by motorcycles, a few cars, and we saw three cyclists reach it, their separate ways.

Le choix de balades est très varié.
The choice of walks is very varied.

Que celui qui a perdu sa clé me la réclame, elle s’était déguisée en copeau de bois.
Whoever lost their key, ask me for it, it was disguised as a wood chip.

Loin sur le versant en face, des rangées d’arbres m’intriguent : est-ce possible qu’il y ait là un chemin en lacets ?
Far on the slope opposite, rows of trees intrigue me: is it possible that there is a switchback path there?

Floraison de saules
Flowering willows

Nous reprenons la route en direction de Serres. Surprise : soudain devant nous une longue queue de voitures arrêtées. Puis qui roulent sur dix mètres et s’arrêtent à nouveau. Le mystère durera plus de trois quarts d’heure, on se croirait en ville ! Il y a un feu de chantier, automatique, avec un arrêt de plus de deux minutes à chaque fois. Beaucoup de voitures vont vers le sud, très peu vers le nord : pendant cette longue attente, nous croisons de temps en temps une demi-douzaine de véhicules.
We take the road again towards Serres. Surprise: suddenly in front of us a long line of stopped cars. Then which roll for ten meters and stop again. The mystery will last more than three quarters of an hour, it’s like being in town! There is a site fire, automatic, with a shutdown of more than two minutes each time. Many cars are going south, very few north: during this long wait, we occasionally pass half a dozen vehicles.

Quelques photos de paysage pendant que nous prenons notre mal en patience. Vous pouvez prendre vos ciseaux pour découper les photos et les rabouter si l’exercice vous tente.
A few landscape photos while we take our troubles patiently. You can take your scissors to cut the photos and join them if the exercise tempts you.

Nous finissons par arriver à Sisteron où nous faisons la halte rituelle.
We end up arriving in Sisteron where we make the ritual stop.

Et un moment après, nous atterrissons pour la troisième fois à « notre » gîte de Saint-Étienne-les-Orgues. Pourtant, la liste des régions que nous voulons découvrir un peu partout est interminable, mais on se sent tellement bien ici… Et on est loin d’en avoir fait le tour…
And a moment later, we land for the third time at « our » cottage in Saint-Étienne-les-Orgues. However, the list of regions that we want to discover everywhere is endless, but we feel so good here… And we are far from having gone all the way…

Petit tour au village en soirée
Evening tour of the village

No to deforestation! Lure mountain in danger

En octobre, souvenez-vous, nous avions rencontré Jean-Yves Meignen, le jardinier de l’abbaye de Valsaintes qui donnait une conférence passionnante. D’une chose à l’autre, Paul a appris que Jean-Yves dédicacerait son dernier livre, « Presque pas d’eau au potager » à la librairie « la Carline » à Forcalquier. J’ai certainement déjà parlé de cette librairie, dans tous les cas c’est une visite à ne pas manquer si vous passez dans la région. La librairie ouvrait exceptionnellement le dimanche, lendemain de notre arrivée. Nous avions déjà, hélas, manqué la rencontre avec Pierre Lieutaghi, même lieu, même motif, mais les libraires ont très gentiment fait dédicacer à Pierre son dernier roman, « Montée des eaux », à notre nom.
In October, remember, we met Jean-Yves Meignen, the gardener of the abbey of Valsaintes who gave a fascinating conference. From one thing to another, Paul learned that Jean-Yves would be signing his latest book, « Presque pas d’eau au potager » « Almost no water in the kitchen garden » at « La Carline » bookstore in Forcalquier. I have certainly already spoken about this bookstore, in any case it is a visit not to be missed if you are in the region. The bookstore opened exceptionally on Sunday, the day after our arrival. We had already, alas, missed the meeting with Pierre Lieutaghi, same place, same reason, but the booksellers very kindly had Pierre sign his latest novel, « Montée des eaux » « Rising waters », in our name.

Ce même jour, c’est la fête des jardins à Forcalquier. Elle a lieu deux fois par an, et voilà deux fois de suite que nous y assistons ! Après avoir parlé « jardin » avec Jean-Yves Meignen, et récupéré un nombre de livres raisonnable, nous profitons du beau soleil et des stands fort attirants.
That same day is the garden festival in Forcalquier. It’s held twice a year, and we’ve been to it twice now! After talking « garden » with Jean-Yves Meignen, and collecting a reasonable number of books, we take advantage of the beautiful sun and the very attractive stands.

Une dame et son immense marionnette nous saluent, puis la dame fait danser des papillons.
A lady and her huge puppet greet us, then the lady makes butterflies dance.

Activités pour enfants
Children’s activities

no swimming

Beaux outils en… cuivre et bronze ! Particulièrement destinés aux jardiniers (riches) pratiquant l’agriculture biodynamique.
https://boterre.fr/
Beautiful tools in… copper and bronze! Particularly intended for (wealthy) gardeners practicing biodynamic agriculture.
https://boterre.fr/

Après un excellent repas, nous faisons un tour au marché à la brocante où un vendeur de livres d’occasion capte notre attention et une somme modique de notre argent par un choix de titres remarquable. Ce monsieur aurait commencé à vendre sa propre bibliothèque pour vider sa maison, et maintenant il achète et vend, rencontre des gens, et parle de livres, parle de livres, parle de livres et en retire beaucoup de plaisir.
After an excellent meal, we take a trip to the flea market where a seller of second-hand books captures our attention and a modest sum of our money with an outstanding choice of titles. This gentleman allegedly started selling his own library to empty his house, and now he buys and sells, meets people, and talks about books, talks about books, talks about books and gets a lot of fun out of it.

J’appelle Martine Scozzesi que j’avais prévenue de notre arrivée dans sa région. Chance, elle n’est pas loin, en balade avec Anne, elles passent nous dire bonjour et bavarder un moment, et nous sommes tous les quatre heureux de leur trop courte visite.
I call Martine Scozzesi whom I had informed of our arrival in her region. Chance, she’s not far away, on a walk with Anne, they come by to say hello and chat for a while, and the four of us are happy for their too short visit.

Restaurant pour chats, Forcalquier
Restaurant for cats, Forcalquier

Notre séjour commence à peine et nos journées sont déjà riches de rencontres, de livres bien sûr, de plaisirs variés.
Our stay is just beginning and our days are already full of encounters, books of course, and varied pleasures.

Avec une indigestion de printemps — With a spring indigestion

J’ai posté un bref texte de colère, « mensonges », et j’ai envoyé le petit message habituel, « la piqûre de rappel », par Sendinblue. Je suis destinataire aussi, et je n’ai reçu le message que deux jours plus tard. Et vous, mes fidèles lecteurs, l’avez-vous reçu ?
I posted a brief angry text, « lies », and sent the usual little message, « the booster shot », by Sendinblue. I am the recipient too, and I did not receive the message until two days later. And you, my faithful readers, have you received it?

Il n’y a pas de quoi vous tenir en haleine avec le quotidien – et ça, je l’ai déjà évoqué. Inutile de dénombrer les salades que Paul a repiquées sous la serre, ni la multitude de travaux qui le font se plier dans tous les sens : son squelette doit se rappeler que le printemps est là et s’y habituer. Lolo fait plein de petits travaux qu’on est contents de biffer de nos listes, moi je fais de la taille à régime tranquille. Dans les groseilliers qui sont en train de feuillir*, les ronces s’installent, et je coupe des segments tout petits pour ne pas ébranler la plante. Je suis allée gratter la terre des topinambours, j’ai trouvé des tubercules, c’est parfait, les rats, eux, ne les ont pas trouvés. Paul m’a aidée à repiquer une graminée qui finit toujours par s’étouffer dans son pot à force de s’y plaire, alors elle s’étiole : on a coupé la motte en trois morceaux, j’attends impatiemment qu’elle reprenne belle allure.
*parler québécois
There is nothing to keep you in suspense with the daily life – and that, I have already mentioned. Needless to count the salads that Paul has transplanted in the greenhouse, nor the multitude of works that make him bend in all directions: his skeleton must remember that spring is here and get used to it. Lolo does a lot of small jobs that we are happy to cross off our lists, I prune at a leisurely pace. In the currant bushes that are leafing out*, brambles are taking hold, and I cut very small segments so as not to shake the plant. I went to scratch the earth for Jerusalem artichokes, I found tubers, it’s perfect, the rats didn’t find them. Paul helped me transplant a grass that always ends up suffocating in its pot from enjoying it, so it withers: we cut the root ball into three pieces, I’m impatiently waiting for it to grow again good appearence.
* speak Quebecois

Mais comme ce n’est que le début de la saison jardin, et puis Paul s’est promis de ne pas faire trop grand cette année, il reste du temps pour autre chose sans bouger d’ici. Alors Paul se dit qu’il pourrait commencer à récapituler nos voyages, à en faire la liste. En commençant par le plus récent, c’est plus facile. Je vais l’aider, en utilisant quelques points de repère temporel. Plus il s’agira de passé lointain, plus on aura du mal ! Peut-être que certains voyages vont passer à la trappe, ou d’autres se souder entre eux par erreur. Mais l’aventure est intéressante.
But since it’s only the beginning of the garden season, and then Paul has promised himself not to make it too big this year, there’s still time for something else without moving from here. So Paul thought he could start recapping our travels, listing them. Starting with the most recent is easier. I’m going to help him, using some time markers. The more distant past it is, the harder it will be! Maybe some trips will fall by the wayside, or others will weld together by mistake. But the adventure is interesting.

Pour ma part j’ai eu une idée radicalement différente.
J’ai l’intention d’écrire quelque chose concernant le travail, la meilleure et la pire des choses. Un sujet très chaud vu l’actualité du moment – mais chaud en permanence, toujours d’actualité. Le travail qu’on subit ou qu’on aime, qu’on fuit ou après lequel on court. Celui qui procure une saine fatigue ou celui qui détruit. Innombrables facettes de quelque chose qui prend une part si considérable dans nos existences !
Je ne sais pas si ma réflexion pourra aboutir à quelque chose de digeste, d’intéressant !
For my part, I had a radically different idea.
I intend to write something about work, the best and the worst things. A very hot subject given the current events – but always hot, always relevant. The work that we undergo or that we love, that we flee or after which we run. The one that provides healthy fatigue or the one that destroys. Countless facets of something that takes such a huge part in our lives!
I don’t know if my reflection will lead to something digestible, interesting!

Entre mes problèmes de santé et une météo peu favorable, j’ai eu souvent l’occasion de lire. J’ai dévoré assez vite les 1380 pages de « la diaspora des Desrosiers » de Michel Tremblay : il s’agit d’un regroupement de neuf romans et j’aurais peut-être mieux fait d’intercaler d’autres auteurs entre deux romans de la diaspora ; je ne sais pas. Comme son nom l’indique, Tremblay étant un nom très courant au Québec, Michel Tremblay habite la belle province. Ses livres sont écrits en pur québécois, une langue proche de la mienne, mais pas identique, surtout les dialogues, fréquemment des morceaux d’anthologie : comme c’est savoureux ! Il est parfois bien nécessaire de connaître certaines expressions, le lecteur de France peut se trouver déstabilisé.
Between my health problems and unfavorable weather, I often had the opportunity to read. I quickly devoured the 1380 pages of « la diaspora des Desrosiers » by Michel Tremblay: it is a collection of nine novels and I might have done better to insert other authors between two novels from the Diaspora; I don’t know. As his name suggests, Tremblay being a very common name in Quebec, Michel Tremblay lives in the beautiful province. His books are written in pure Québécois, a language close to mine, but not identical, especially the dialogues, frequently anthology pieces: how tasty! It is sometimes very necessary to know certain expressions, the reader of France can be destabilized.

Je ne résiste pas au plaisir de raconter une petite anecdote tirée de ce pavé : pour éviter de dire « WC », « toilettes » ou « lieux d’aisance », certains anglophones désignent ce lieu sous le terme de « back house », « la maison de derrière » : les francophiles ont repris le terme, l’ont transformé ironiquement en « bécosse ». Mais je crois que l’usage de ce mot est local, ainsi les Québécois peuvent-ils désarçonner leurs proches en l’utilisant.
I can’t resist the pleasure of telling a little anecdote from this cobblestone: to avoid saying « WC », « toilets » or « lavatories », some English speakers refer to this place as « back house », « the house behind »: the Francophiles have taken up the term, ironically transformed it into « bécosse ». But I believe that the use of this word is local, so Quebecers can throw off their loved ones by using it.

« Le cycle des Belles-Sœurs, les Chroniques du Plateau-Mont-Royal et La Diaspora des Desrosiers appartiennent au corpus des œuvres majeures de la littérature francophone actuelle » nous dit Actes Sud, éditeur de Michel Tremblay pour la France.
« Le cycle des Belles-Sœurs, les Chroniques du Plateau-Mont-Royal et La Diaspora des Desrosiers » belong to the corpus of the major works of current French-speaking literature, » Actes Sud, publisher of Michel Tremblay for France, says.

Je recommande à tous la lecture de ses œuvres. Mais je dois préciser que même s’il y a des fous rires, aussi bien chez les héros que chez les lecteurs, les sentiments qui dominent sont très mitigés, quand ce n’est pas une profonde tristesse. Tout ce que je connais de la littérature québécoise est imprégné de mélancolie.
I recommend everyone to read his works. But I must specify that even if there are giggles, both among the heroes and among the readers, the feelings that dominate are very mixed, when it is not a deep sadness. Everything I know of Quebec literature is steeped in melancholy.

Pas de mélancolie pourtant quand nous sommes allés écouter un concert des « Tireux d’Roches », un groupe québécois avec un nom pareil ! Ils s’inspirent des répertoires traditionnels québécois et français, jouent d’un grand nombre d’instruments et dégagent une belle énergie !
No melancholy though when we went to listen to a concert of « Tireux d’Roches », a Quebec group with a similar name! They are inspired by traditional Quebec and French repertoires, play a large number of instruments and exude a beautiful energy!

Le concert avait lieu dans une immense belle cave voûtée où il ne faisait pas chaud. Le lieu n’était pas très favorable pour l’acoustique, et j’ai eu bien du mal à comprendre ce qui se disait ou se chantait en pur québécois. Plaisir de retrouver et la langue et son accent particulier. Mais toujours cette part de nostalgie qui nous serre le cœur à un détour.
The concert took place in a huge beautiful vaulted cellar where it was not hot. The place was not very favorable for the acoustics, and I had a hard time understanding what was being said or sung in pure Quebec. Pleasure to find and the language and its particular accent. But always this part of nostalgia that squeezes our hearts at a detour.

Un autre événement très différent s’est produit près de chez nous : venues de la-Tour-du-Pin, un groupe de femmes a organisé une marche de protestation contre les violences faites aux femmes, pour informer et sensibiliser. Elles sont les membres du groupe « plus fortes ensemble », mais chacun pouvait les accompagner au cours de leur périple de quatre jours.
Quand une femme est victime de violence, le plus souvent elle se croit en faute et elle a honte. Le collectif souhaite que la honte change de camp !
Another very different event happened near us: coming from la-Tour-du-Pin, a group of women organized a protest march against violence against women, to inform and raise awareness. They are the members of the « stronger together » group, but each could accompany them on their four-day journey.
When a woman is the victim of violence, most often she feels at fault and she is ashamed. The collective wants shame to change sides!

Elles ont été accueillies à l’ancienne école de St-Sorlin-de-Morestel, où un goûter et des boissons les attendaient. La maire de St-Sorlin a fait un discours pour rappeler la réalité de ce grave problème, puis la chorale de Faverges (enfin, seulement les choristes qui ont pu se libérer !) a chanté plusieurs chansons. Concernant les femmes bien sûr. Avec au final le célèbre « hymne des femmes ».
They were welcomed at the old school of St-Sorlin-de-Morestel, where a snack and drinks awaited them. The mayor of St-Sorlin made a speech to remind us of the reality of this serious problem, then the choir of Faverges (well, only the choir members who were able to free themselves!) sang several songs. Regarding women of course. With in the end the famous « women’s anthem ».

Il paraît que l’hymne des femmes a été créé en 1971 par le MLF : il était temps que je le découvre. La mélodie, je la connaissais, il s’agit du « chant des marais », en anglais « peat bog soldiers », et cette belle chanson a été pour moi l’occasion d’une découverte étonnante.
D’après Wikipédia, « le Chant des marais a été écrit en juillet 1933 par des prisonniers allemands antinazis au camp de Börgermoor, un des premiers camps de concentration conçus pour y enfermer les opposants au nouveau régime. Le travail, éreintant, consistait à assécher les marais voisins. »
Les détenus étaient des opposants politiques ou religieux allemands sous la surveillance de recrues SS.
It seems that the women’s anthem was created in 1971 by the MLF (women’s liberation movement): it was time for me to discover it. The melody, I knew it, it is the « chant des marais », in English « peat bog soldiers », and this beautiful song was for me the occasion of an astonishing discovery.
According to Wikipedia, « “le chant des marais” was written in July 1933 by German anti-Nazi prisoners at Börgermoor camp, one of the first concentration camps designed to hold opponents of the new regime. The grueling work involved draining the nearby marshes. »
The detainees were German political or religious opponents under the supervision of SS recruits.

Stronger together
Listen Support Raise awareness

Wolfgang Langhoff, un homme de théâtre, fait appel à Johann Esser pour écrire ce qui deviendra le Börgermoorlied, le chant des marais. Musique de Rudi Goguel. Tous les trois sont des prisonniers. Il s’agit d’activités culturelles, les nazis sont informés et autorisent le spectacle auquel certains assisteront. L’exercice est délicat, il s’agit de montrer aux nazis que les prisonniers ne sont pas des sous-hommes, sans faire de provocation, sans les laisser utiliser le spectacle pour leur propagande.
Wolfgang Langhoff, a man of the theater, calls on Johann Esser to write what will become the Börgermoorlied, le chant des marais. Music by Rudi Goguel. All three are prisoners. These are cultural activities, the Nazis are informed and allow the spectacle that some will attend. The exercise is delicate, it is a question of showing the Nazis that the prisoners are not sub-human, without provoking, without letting them use the spectacle for their propaganda.

Lien
Link
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Chant_des_déportés

« Le “Cirque Konzentrazani” critiquait les conditions du camp, principalement par l’ironie, et se moquait indirectement du côté primaire des gardiens. Malgré tout, les SS furent favorablement impressionnés par le spectacle, qui les surprit par son originalité et sa jovialité.
(…)
Le contenu des numéros lui aussi devait être adapté au niveau limité des SS. D’une manière légère et drôle, il remettait en question l’idéologie nazie. »
« The “Cirque Konzentrazani” criticized the conditions of the camp, mainly through irony, and indirectly mocked the primary side of the guards. Despite everything, the SS were favorably impressed by the spectacle, which surprised them with its originality and joviality.
(…)
The content of the issues also had to be adapted to the limited level of the SS. In a light and funny way, it questioned Nazi ideology. »

C’est moi, dans le miroir rond à droite !
It’s me, in the round mirror on the right!

À la fin de la représentation, le Börgermoorlied est chanté, et même certains SS, isolés dans ces marais autant que les prisonniers, se sentent concernés par la chanson.
Elle a eu un succès foudroyant, les détenus déplacés dans un autre camp la faisaient connaître, ensuite elle a été traduite dans de nombreuses langues, elle reste une chanson de lutte. Il en existerait près de deux cents versions, avec des traductions plus récentes en hongrois, finlandais, arabe, breton…

At the end of the performance, the Börgermoorlied is sung, and even some SS men, isolated in these marshes as much as the prisoners, feel concerned by the song.
It was a resounding success, the detainees who moved to another camp made it known, then it was translated into many languages, it remains a song of struggle. There would be nearly two hundred versions, with more recent translations into Hungarian, Finnish, Arabic, Breton…

Ce n’est pas un hasard si cette chanson est célèbre sous des formes diverses, et c’est une bonne chose si les luttes des femmes sont à l’origine d’une de ses versions.
Pour en savoir plus, Wikipédia nous renvoie sur le site « holocaustmusic » au nom explicite.
Je vous invite à utiliser les liens ci-dessous pour connaître en détail la genèse de cette chanson, et savoir comment les détenus du camp de Börgermoor se sont battus pour conserver leur dignité et tenter de pousser les nazis à une prise de conscience.
It’s no coincidence that this song is famous in various forms, and it’s a good thing that women’s struggles are behind one of its versions.
For more information, Wikipedia directs us to the self-explanatory « holocaustmusic » site.
I invite you to use the links below to know in detail the genesis of this song, and to know how the prisoners of the Börgermoor camp fought to maintain their dignity and try to push the Nazis to an awakening.

http://holocaustmusic.ort.org/fr/places/camps/music-early-camps/moorsoldatenlied/

http://holocaustmusic.ort.org/fr/places/camps/music-early-camps/borgemoor/zirkus-konzentrazani/

Les six dernières photos
ont été prises à
la foire aux plantes de
la-Motte-Servolex

The last six photos
were taken at
the la-Motte-Servolex
plant fair