Ian, Roy ou Jacques

Comme souvent (comme toujours ?) le fil rouge de mes chroniques n’existe que  dans l’enchaînement de ce que je vis et de ce que je lis (y compris à l’occasion une notice).
As often (as always?) the common thread of my chronicles exists only in the chain of what happens to me and what I read (including, occasionally, a notice).

Illustrer mon petit mot hebdomadaire va devenir bien difficile. La plupart des photos ont été prises à l’occasion d’une visite du parc que j’ai faite pour vous lundi 16 août. Je ne vais pas vous montrer les plants de tomates que Paul arrache et que nous brûlerons pour éviter les contaminations dans les années à venir. La météo a été défavorable, trop de chaleur, de froid, de sécheresse et trop de pluie ! Heureusement d’autres légumes donnent à plein. Et puis cette saison difficile a vu revenir à la vie l’arbre de Judée dont je vous ai déjà parlé plusieurs fois. Enfin, le revoilà en pleine forme.
Illustrating my little weekly word will become very difficult. Most of the photos were taken during a visit of the park I made for you on Monday August 16th. I’m not going to show you the tomato plants that Paul pulls up and that we will burn to avoid contamination for years to come. The weather was unfavorable, too much heat, cold, drought and too much rain! Fortunately, other vegetables give it full. And then this difficult season has seen the Judean tree come back to life, which I have already told you about several times. Finally, it’s back in fine fettle.

 

TROPHÉES DE CHASSE
HUNTING TROPHY

… avec mon appareil photo
Le 10 août, nous avons eu la chance de croiser cette vie sauvage.

… with my camera
On August 10, we had the chance to meet this wild life.

TROPHÉE DE STUPIDITÉ
STUPIDITY TROPHY


« Douche sonne » : shower rings (the bell)
Et sur l’autre notice, « rideau de douche » est traduit en allemand dans la version française.
And on the other leaflet, « shower curtain » is translated into German in the French version.

FIN DES TROPHÉES
END OF THE TROPHIES

Je tente un exercice inhabituel, la publication de ce texte qui circule sur le web depuis un bon moment déjà – merci à Hortensia de me l’avoir communiqué.
Ian Manook est connu sous des pseudonymes variés, Paul Eyghar, Manook, Roy Braverman – peut-être aussi Jacques Haret.
I am trying an unusual exercise, the publication of this text which has been circulating on the web for a long time already – thanks to Hortensia for having communicated it to me.
Ian Manook is known by various pseudonyms, Paul Eyghar, Manook, Roy Braverman – maybe also Jacques Haret.

« Si j’ai aujourd’hui cinq pseudos et tous ces livres au compteur, c’est entièrement la faute de ma fille » déclare Patrick Manoukian, mais cette fois il s’agit de son vrai nom. Sa fille était en effet exaspérée qu’il lui fasse lire des textes jamais terminés, « de ne connaître la fin d’aucune histoire, le destin d’aucun personnage. Elle m’a menacé de plus rien lire tant que je n’aurais pas terminé quelque chose! »
« If I have five nicknames and all these books on the clock today, it’s all my daughter’s fault, » Patrick Manoukian says, but this time it’s his real name. His daughter was indeed exasperated that he made her read never finished texts, « to know the end of no story, the fate of no character. She threatened to read nothing more until I finished something! »

Je ne connaissais rien de Patrick Manoukian, ni sous son nom, ni sous ses pseudonymes. Il y aurait beaucoup de violences dans ses romans, il y en a tout au long du texte ci-dessous, il propose la violence pour s’opposer à Macron, et je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée. Faire pire que l’oppresseur risque de mener dans des contrées sinistres !
I didn’t know anything about Patrick Manoukian, neither under his name, nor under his pseudonyms. There would be a lot of violence in his novels, there is it throughout the text below, he proposes violence to oppose Macron, and I’m not sure that’s a good idea. Doing worse than the oppressor risks leading to grim lands!

Mais son texte me semble d’une grande lucidité. Il n’est pas réjouissant, il nous rappelle que nous devons nous battre, que le pire est à venir, c’est pour cela que je le diffuse, en espérant réveiller les consciences et favoriser je ne sais quel changement.
But his text seems to me to be very lucid. It’s not encouraging, it reminds us that we must fight, that the worst is yet to come, that’s why I’m broadcasting it, hoping to raise awareness and promote I do not know what change.


Je laisse la parole à Ian Manook :
I give the floor to Ian Manook:

Macron ne cédera rien parce qu’il n’est pas là pour gouverner. Il n’est même pas là pour être réélu et encore moins pour faire une carrière politique. Il se fout de tout ça, et donc il se fout de ce qu’on pense ou dit de lui, de sa cote de popularité, de son avenir politique, il se fout de tout ça. Macron est un condottiere mandaté par des commanditaires pour détricoter et privatiser tout ce qui est collectif et solidaire en France. Et sa récompense ne sera pas d’être réélu ou de prendre place dans le paysage politique français, sa récompense sera d’aller siéger dans tous les conseils d’administration des sociétés qu’il aura privatisées pour ses commanditaires.
Macron will not give in because he is not here to rule. He is not even there to be re-elected let alone to make a political career. He doesn’t give a damn about it all, and so he doesn’t care what you think or say about him, his popularity, his political future, he doesn’t give a damn about any of that. Macron is a condottiere mandated by sponsors to unravel and privatize everything that is collective and solidarity in France. And his reward will not be to be re-elected or to take place in the French political landscape, his reward will be to sit on all the boards of directors of the companies he has privatized for his sponsors.

Ce n’est rien d’autre qu’un homme de main qui obéit à des ordres et qui a agi en deux temps : en pourrissant l’État français de l’intérieur sous un Hollande complètement manipulé, et en prenant ensuite prétexte de ce pourrissement pour mener à bien son pillage en règle de l’état. Voilà pourquoi il se moque de tous ces scandales à répétition le concernant et concernant son gouvernement. Voilà pourquoi nous avons un gouvernement « de crise » composé sans vergogne à moitié de millionnaires, voilà pourquoi il garde un Président de l’Assemblée mis en examen, pourquoi sa ministre de la justice peut dire en rigolant qu’elle a juste oublié de déclarer trois appartements au fisc. Voilà pourquoi il met sans honte un voyou à la tête de la police et autorise à cette police des comportements de voyous. Voilà surtout pourquoi il ne cède et ne cédera devant aucune grève. Parce qu’il s’en fout. Il se fout de vous, il se fout du pays, il se fout de la misère et de la pauvreté, il se fout des éborgnés et des amputés par sa police. Il s’en fout. Il détricotera tout jusqu’au bout sans écouter personne, sans état d’âme, et ne pense qu’à la fortune personnelle que chaque action contre le bien public lui garantit.
He is nothing more than a henchman who obeyed orders and who acted in two stages: by rotting the French state from the inside under a completely manipulated Holland, and then using the pretext of this rotting to carry out its looting in order of the state. That is why he laughs at all these repeated scandals concerning him and his government. This is why we have a « crisis » government shamelessly made up of half millionaires, this is why he keeps a President of the Assembly indicted, why his Minister of Justice can say with a laugh that she just forgot to declare three apartments in the tax department. That is why he shamelessly puts a thug at the head of the police force and authorizes this police to behave like thugs. This is especially why he does not give in and will not give in to any strike. Because he doesn’t care. He does not care about you, he does not care about the country, he does not care about misery and poverty, he does not care about the crippled and amputees by his police. He does not care. He will unravel everything until the end without listening to anyone, without qualms, and thinks only of the personal fortune that each action against the public good guarantees him.

Et il partira en laissant un pays épuisé et exsangue, trop sonné pour se défendre contre le plus violent des systèmes de finance ultralibérale qu’on puisse imaginer. Il laissera tomber tout le monde. Le pays comme ceux qu’il aura manipulés pour en faire ses pires factotums et qui, seuls, devront affronter la vengeance populaire. Voilà pourquoi il ne cède et ne cédera pas, et voilà pourquoi la seule façon de le faire céder est de nous montrer plus obstinés, plus jusqu’au-boutistes, plus tenaces et plus violents que lui. Nous ne pouvons plus rester sur le terrain politique. Le seul mouvement qui l’ait ébranlé, c’est celui des Gilets Jaunes, parce qu’il l’a désarçonné là, politiquement et sur le terrain, où il ne s’y attendait pas. En un an, il a neutralisé ce danger en le ramenant dans les mains de ceux qui défilent dans les clous, dans des couloirs et dans des nasses où ils acceptent pratiquement de se faire tabasser.
And he will leave, leaving a country exhausted and bloodless, too stunned to defend itself against the most violent of ultraliberal finance systems imaginable. He will let everyone down. The country like those he will have manipulated into his worst factotums and who alone will have to face popular revenge. This is why he does not and will not give in, and this is why the only way to make him give in is to be more stubborn, more hard-hitting, more determined and more violent than him. We can no longer stay in the political field. The only movement that has shaken him is that of the Yellow Vests, because it unsettled him there, politically and on the ground, where he did not expect it. In a year, he neutralized this danger by bringing it back into the hands of those who march through the nails (= straight into), in corridors and in traps where they practically agree to be beaten.

Il faut sortir des clous. Disperser le mouvement, redéfinir les manifestations. Sortir des clous et des nasses. Il faut qu’enfin se bougent ceux pour qui nous nous battons vraiment, étudiants et lycéens. Il faut reprendre les ronds-points, les ponts, les périphériques, éclater les défilés dans les villes et dans le pays. Le forcer à disperser et affaiblir ses milices. C’est une question de survie du pays. Il a déjà entrepris la privatisation des hôpitaux, de la SNCF, des gares, des aéroports, des barrages, de la Sécu. Il s’attaque à celle des routes, de la police, des universités, de la culture, de la justice. Cet homme ne veut plus d’état, sinon pour l’armée et la police, et nous savons tous qu’un tel état s’appelle une dictature.
It is necessary to get out of the nails. Disperse the movement, redefine the demonstrations. Get out of the nails and traps. Finally, we need to get moving for those we really fight for, students and high school students. We must take back the roundabouts, bridges, ring roads, break up the parades in the cities and in the country. Force him to disperse and weaken his militias. It is a question of the survival of the country. He has already undertaken the privatization of hospitals, SNCF, train stations, airports, roadblocks, and social security. He attacks that of roads, police, universities, culture, justice. This man does not want a state, except for the army and the police, and we all know that such a state is called a dictatorship.

2 réflexions sur « Ian, Roy ou Jacques »

  1. Je ne partage pas totalement l’analyse de Manoukian, pour ma part je pense que Macron s’est bien fait élire pour gouverner. Tombé dans la marmite du libéralisme, il pense que le pays se dirige comme une multinationale. Il pense qu’un service public se gère comme un centre de profit, et dont seule la rentabilité compte. Son orgueil lui fait penser qu’il a toujours raison et que seul son avis compte. il est donc le seul habile de décider de tout.

    Les photos sont belles, j’apprécie particulièrement celles du lagerstremia

    • Je me laisse facilement emporter par l’enthousiasme et quand je découvre un texte qui sonne vrai, ça me soulage (au milieu des bénis oui-oui ou de tous les menteurs, hypocrites ou autres…). Alors je publie le texte de Manoukian, mais je te donne raison à toi aussi même si tu ne le rejoins pas totalement.

      Je ne sais pas si la nuance est importante : « Macron n’est pas là pour gouverner », ou bien « il s’est fait élire pour gouverner ». Mais il s’est fait élire dans l’idée, comme tu le dis, de diriger le pays comme une multinationale. Cela veut peut-être dire la même chose.

      J’imagine par ailleurs que ça fait du bien à l’ego du type qui se retrouve élu président de la république, quel que soit son idée de la fonction !

      Merci d’apprécier les photos. Je trouve que je n’ai quand même pas grand mérite, au sens où j’étais au bon endroit au bon moment !

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