Quelqu’un a une idée de titre ?

Est-ce que je ferais mieux de ne pas en parler ? Est-ce que je vais prendre une volée de bois vert (ce dont je me fiche complètement) ? Je relis Louis Lecoin, ancien combattant, pacifiste, et qui a arraché à De Gaulle le statut d’objecteur de conscience à l’issue d’une grève de la faim qu’il était déterminé à suivre si nécessaire jusqu’à la mort.

Would I better not talk about it? Am I going to take a earful (which I really don’t care about)? I reread Louis Lecoin, veteran, pacifist, who wrested conscientious objector status from De Gaulle after a hunger strike he was determined to follow if necessary until death.

Près de la cascade de Luizet – Near the Luizet waterfall

Je prends exemple sur lui en rappelant que seule la paix importe. Les conflits armés permettent de faire faire des bénéfices substantiels aux marchands d’armes, puis aux marchands de béton pour reconstruire, sans qu’on mette en balance le malheur des peuples, qu’ils soient russes, ukrainiens, kurdes, ouïgours et j’en passe…

I follow his example by recalling that only peace matters. Armed conflicts make it possible to make substantial profits for arms dealers, then for concrete dealers to rebuild, without weighing up the misfortune of the peoples, whether they are Russians, Ukrainians, Kurds, Uighurs and I could go on…

Cascade et arc en ciel – Waterfall and rainbow

Je n’avais aucune estime pour Dominique de Villepin, je découvre qu’il est hostile à la guerre, il dit qu’elle ne résout rien, il a déjà désapprouvé l’intervention en Irak, et pour cela je l’apprécie. Voilà que l’on ne parle plus que de ça, comme on l’a fait pour le covid : sans discernement, avec passion, les médias nous étouffent de nouveau sous des tartines de pseudo-informations sans recul ni analyse.

I had no esteem for Dominique de Villepin, I discover that he is hostile to the war, he says that it does not solve anything, he has already disapproved of the intervention in Iraq, and for that I appreciate him. That’s what we’re talking about now, as we did for covid: indiscriminately, with passion, the media are suffocating us again under quantities of pseudo-information without hindsight or analysis.

L’histoire de la Russie est beaucoup trop compliquée et moi pas assez motivée pour dénouer cet imbroglio. Alors je prends Hitler comme exemple.

The history of Russia is much too complicated and I am not motivated enough to unravel this imbroglio. So I take Hitler as an example.

Hitler aurait fait un peintre passable s’il avait été assez assidu pour entrer aux Beaux-Arts. En réalité, rebelle comme il l’était, incapable de se plier à la discipline et aux travaux imposés, il y a échoué. Pourquoi n’aurait-il pas créé un courant original en s’affranchissant des contraintes académiques ? Son double échec à l’entrée aux Beaux-Arts entre certainement en compte dans la suite dramatique de l’histoire que chacun connaît.

Hitler would have made a passable painter if he had been diligent enough to enter the Beaux-Arts. In reality, rebellious as he was, unable to comply with discipline and imposed work, he failed. Why would he not have created an original current by freeing himself from academic constraints? His double failure at the entrance to the Beaux-Arts is certainly taken into account in the dramatic continuation of the history that everyone knows.

Il a été écrasé par la capitulation et l’écrasement de son pays en 1918. Je ne lui cherche pas d’excuses, surtout pas ! Je me dis simplement que sa volonté d’écraser le monde lui est venue, entre autres multiples raisons, du fait d’avoir été écrasé en 1918.

He was crushed by the surrender and crushing of his country in 1918. I’m not looking for excuses for him, especially not! I simply tell myself that his desire to crush the world came to him, among many other reasons, from having been crushed in 1918.

Alors je m’insurge contre cette haine de la Russie que l’on veut nous faire partager. Quelle Russie ? Les petites gens de la Russie ont vraiment envie de taper sur les Ukrainiens ? Vous croyez ?

So I rebel against this hatred of Russia that they want to share with us.

What Russia? The little ones of Russia really want to beat up the Ukrainians? You think ?

Quand je vois comme les médias français manipulent l’information, je me demande quel matraquage subissent les Russes (merci à Patrice de m’en avoir fait prendre conscience).

When I see how the French media manipulate information, I wonder what misinformation the Russians are undergoing (thanks to Patrice for making me aware of this).

J’imagine ce que vivent les Russes résidant en France en ce moment. Tiens, ça me fait penser à « la discrétion » de Faïza Guène, une chronique se déroulant tout au long de l’existence de Yamina et des siens, famille algérienne installée à Aubervilliers, leurs difficultés encore exacerbées lors des attentants islamistes. Ils sont assimilés aux islamistes de même que nous assimilons les Russes à des guerriers (sanguinaires, les guerriers !). Est-ce qu’on pourrait nous présenter les Ukrainiens autrement que comme des victimes et les Russes autrement que comme d’affreux barbares ?

I imagine what the Russians residing in France are going through at the moment. Well, this reminds me of « la discrétion » of Faïza Guène, a chronicle unfolding throughout the existence of Yamina and her family, an Algerian family living in Aubervilliers, their difficulties further exacerbated during Islamist attacks. They are equated with Islamists just as we equate Russians with warriors (bloodthirsty warriors!). Could the Ukrainians be presented to us as anything other than victims and the Russians anything other than horrible barbarians?

Et les Kurdes ? Et tous les oubliés de conflits pas assez médiatiques ? Et les Palestiniens, qui se trouvent par malchance du mauvais côté géopolitique ? Vous allez croire que je n’aime pas les Ukrainiens ni les Israéliens, c’est faux, j’aime des gens à condition que leur but dans la vie ne soit pas de nuire à leur prochain. On fait grand cas des Ukrainiens aujourd’hui et tant mieux pour eux, tant mieux s’ils sont accueillis, recueillis, protégés, leur sort est terrible. Je reste scandalisée d’avoir vu trop souvent des images de réfugiés pour lesquels on ne pouvait soi-disant rien faire.

And the Kurds? And all the forgotten peoples among conflicts not enough media? What about the Palestinians, who unfortunately find themselves on the wrong geopolitical side? You will think that I don’t like Ukrainians or Israelis, that’s wrong, I like people on condition that their goal in life is not to harm their neighbour. Much is made of Ukrainians today and so much the better for them, so much the better if they are welcomed, collected, protected, their fate is terrible. I remain scandalized at having too often seen images of refugees for whom nothing could supposedly be done.



Un peu de marxisme, que diable, pour se rappeler qu’il y a les détenteurs du pouvoir et le peuple, et que les gouvernements plutôt que les petites gens méritent notre méfiance.

A bit of Marxism, damn it, to remember that there are the power-holders and the people, and that governments rather than the little people deserve our mistrust.

Je m’étais accordé une ou deux semaines sans publication, j’en éprouvais le besoin. C’est contraignant de vous écrire régulièrement : c’est quelque chose de permanent, une arrière-pensée en continu dont j’essaie d’extraire le meilleur. C’est aussi une satisfaction quand je réussis à exprimer mes ressentis.

I had granted myself one or two weeks without publication, I felt the need. It is constraining to write to you regularly: it is something permanent, a continuous afterthought from which I try to extract the best. It is also a satisfaction when I manage to express my feelings.

Et voilà que nous allons partir dans moins d’une semaine, samedi, au sud de notre voyage précédent, à Saint-Étienne-les-Orgues. La semaine prochaine vous découvrirez donc les nouveaux paysages que nous allons traverser.

And now we are going to leave in less than a week, on Saturday, to the south of our previous trip, to Saint-Étienne-les-Orgues. Next week you will therefore discover the new landscapes that we will cross.

En attendant, je vous promène ici et là, les dernières images viennent d’Ornacieux où nous avons fait une visite bien plaisante à Geneviève et Michel.

In the meantime, I take you here and there, the last images come from Ornacieux where we paid a very pleasant visit to Geneviève and Michel.

8 réflexions sur « Quelqu’un a une idée de titre ? »

  1. « Est-ce qu’on pourrait nous présenter les Ukrainiens autrement que comme des victimes » ? : NON !

    « et les Russes autrement que comme d’affreux barbares » ? : EVIDEMMENT !
    Je ne te considère pas comme responsable des faits et gestes de Macron. Je ne considère pas les Russes comme responsables de la barbarie de Poutine et j’ai beaucoup d’admiration pour ceux qui ont le courage de s’opposer à lui et qui se retrouvent en prison alors que nous sommes tranquillement planqués derrière nos écrans à 3000 km de là.

    • On ne peut en effet pas faire de hiérarchie quand on est victime, si on l’est « plus », si on l’est « moins ». Se trouver dans un pays en guerre est une des pires expériences, et les traumatismes en sont lourds et durent éternellement. Si l’on n’a tué que quatre membres de ma famille alors que mon voisin en a perdu vingt, cela ne me consolera pas.

      Ce que je regrette, c’est que, quitte à faire de l’audimat, les médias en fassent des tonnes sur l’Ukraine, sans parler des innombrables pays où, en ce moment, tu peux pas mettre le pied dehors et être certaine de ne pas essuyer un tir.

      Ce que je regrette aussi, c’est que des efforts soient faits vis-à-vis des réfugiés ukrainiens, tant mieux pour eux, je le répète, mais pas vis-à-vis de tous ces autres qui continuent à se noyer dans la Méditerranée.

      La petite flamme d’espoir qui brille très loin, là-bas, tout au fond du tunnel, elle ne brille pas pour tout le monde. C’est cent mille fois plus difficile de continuer à vivre et à lutter dans le noir absolu.

      C’est ce que je voulais dire et j’ai publié avant d’arriver à bout de ma formulation.

  2. Tout à fait d’accord avec ce que tu écris au sujet de la guerre en Ukraine. Les souffrances des peuples, ici le peuple Ukrainien, sont considérés à géométrie variable par la bien-pensance médiatique mainstream. Ce qui ne peut qu’aider Poutine dans la propagande en direction de son peuple : « regardez ces hypocrites qui nous reprochent ce qu’ils font eux-même souvent en pire ». Car guerres, bombardements, massacres de civils, sont la norme presque quotidienne de l’information en actualité internationale.
    Je pense qu’il faut souligner le rôle néfaste des États Unis. Avec leur OTAN ils ont bien contribué à créer et à exacerber la crise actuelle. Tant que l’on trouvera normal que des armes américaines modernes et importantes se trouvent aux frontières de la Russie (et de la Chine), que des navires de guerre américains naviguent en Méditerranée et en Mer Noire (et en Mer de Chine), on s’éloignera inéluctablement de la paix. Jamais les américains accepteraient, avec raison, que des missiles russes ou chinois soient déployés à leurs frontières.
    En plus l’agression russe contre l’Ukraine donne, maladroitement, l’avantage aux américains car ils veulent vendre à l’Europe, en remplacement du gaz russe, leur gaz de schiste, très cher et très antiécologique.
    Bon courage dans ces moments difficiles. Vive la paix.
    Poutine hors de l’Ukraine. USA hors de l’Europe.

    • Tu décris fort bien la complexité de la situation. J’aime l’expression très explicite, « à géométrie variable ».
      J’ai eu l’occasion d’échanger avec une jeune femme russe exaspérante : xénophobe, homophobe, raciste… très désagréable à côtoyer ! Elle adorait Poutine, bref, relation difficile. Mais elle disait des choses fort justes. Par exemple, quand les États Unis faisaient ceci ou cela, on laissait faire, alors que quand la Russie faisait cela ou ceci, tout de suite la tension montait.
      « Poutine hors de l’Ukraine. USA hors de l’Europe », voici une formulation qui me convient parfaitement.

  3. Est venu le moment pour moi d’écrire la biographie de ma mère, victime de la grande famine ukrainienne de 1933 organisée par le gouvernement communiste. 10 millions de morts quand même !

    • J’ai lu coup sur coup « en escarpins dans les neiges de Sibérie » de Sandra Kalniete, et « ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre » de Ruta Sepetys, alors je compte bien sur toi pour mener à terme ce projet. Il faut dénoncer et dénoncer sans cesse, je t’encourage vivement à raconter tout cce que tu sais.

  4. Pour le titre je suggère : La guerre, Gross malheur !
    Cette guerre me fait me souvenir de ce que ma mère a raconté de son expérience personnelle en 1940, elle avait 8 ans et dont les images l’ont marquées à vie (les bombardements, l’occupation , l’exode,….).
    Bien sûr que es peuples ukrainiens et russes sont à plaindre, ils ne sont en rien responsables de la folie de Poutine et vont en payer le prix fort.
    Et je regrette également la disparité de traitement entre les réfugiés ukrainiens (accueillis tant mieux pour eux) et les migrants érythréens, syriens etc…(toujours refoulés tant pis pour eux)….
    C’est assez choquant je pense qu’il y a beaucoup trop de gens qui ne connaissent visiblement pas la signification du mot humanité.

    • Mon père aussi m’a souvent raconté des souvenirs tel le bombardement de Nîmes (perpétré par les Américains, donc pas reconnu comme dommage de guerre !). Louis Lecoin raconte que s’il réussissait à convaincre des gens d’être pacifistes, à l’approche de la guerre il lui devenait quasi-impossible de faire partager ces idées. Le pacifisme était criminel.

      Je n’ai pas l’habitude de lire « la croix », c’est d’autant plus intéressant, en quelque sorte : Olivier Mongin rappelle ce que « nous » avons oublié (moi, j’essaie d’apprendre ces choses-là) : nous avons oublié qu’en Ukraine, Biélorussie, « 14 millions de civils – femmes, enfants, vieillards – ont été assassinés ou affamés entre 1933 et 1945 par l’Allemagne nazie et l’Union soviétique stalinienne. » Mongin dit aussi qu’on a sous-estimé chez Poutine sa vision impériale de la Russie. Il fait la guerre et au lieu de chercher à le contrer, on a par exemple le gros mensonge des Etats-Unis pour déclencher de leur côté la guerre en Irak. Les états adorent faire la guerre qui empêchent les peuples de s’occuper de l’amélioration de leurs conditions d’existence.
      « Notre compréhension de la démocratie reste extrêmement limitée. »
      « On oppose ainsi les « bons » réfugiés ukrainiens – et les « mauvais » réfugiés du Moyen-Orient et d’Afrique, alors que les Syriens fuyaient eux aussi la guerre en 2015. »
      Si tu veux lire tout l’article, je pense que le lien ci-dessous va fonctionner :
      https://www.la-croix.com/Culture/Guerre-Ukraine-Vladimir-Poutine-nest-pas-tyran-reveille-2022-03-07-1201203597

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