Me comprendrez-vous si je supprime toutes les voyelles de mes phrases ? Ça va pas être simple !
Will you understand me if I remove all vowels from my sentences? It’s not going to be easy!
M cmprndrz-vs s j spprm tts ls vlls d ms phrss ? Ç v ps tr smpl !
Wll ndrstnd m f rmv ll vwls frm m sntncs? t’s nt gng t b s!
Je fais de nouveau un court séjour chez mon père : chance pour lui, je suis là quand la toute neuve clim’ installée à l’automne en même temps que la pompe à chaleur refuse de démarrer, et c’est moi qui contacte le technicien. Avant de venir, j’ai déjà géré une panne de téléphone au cours de laquelle je me suis battue avec de grosses difficultés contre un robot. C’est compliqué de gérer les problèmes d’un homme de 95 ans en habitant à plus de 200 km !
I have another short stay with my father: luck for him, I am there when the brand new air conditioning installed in the fall at the same time as the heat pump refuses to start, and it is I who contacts the technician . Before coming, I already managed a telephone breakdown during which I fought with great difficulty against a robot. It’s complicated to deal with the problems of a 95-year-old man living more than 200 km away!
Inquiétudes : mon père aurait-il appelé le technicien lui-même ? J’ai l’impression qu’il n’en avait pas l’intention. Et la panne de clim’ (confirmée par une première visite) sera-t-elle réparée alors que tout le pays transpire et doit penser à s’hydrater ?
Concerns: Would my dad have called the technician himself? I feel like he didn’t mean to. And will the air conditioning failure (confirmed by a first visit) be repaired when the whole country is sweating and must think about hydrating?
C’est compliqué quand on ne peut pas prendre rendez-vous avec l’abonné pour réparer son téléphone car son téléphone ne fonctionne pas. C’est compliqué quand, selon toute vraisemblance, le technicien pour le téléphone n’est pas venu mais le robot dit que si, qu’il a réparé en extérieur et trouvé personne à l’intérieur. C’est compliqué quand on sait qu’en arrivant le matin sur le lieu de son travail, le technicien s’entend dire qu’il doit immédiatement se trouver dans trois lieux différents en même temps. C’est compliqué quand on n’a personne en face, que des machines.
It’s complicated when you can’t make an appointment with the subscriber to repair their phone because their phone isn’t working. It’s complicated when, in all likelihood, the technician for the telephone did not come but the robot says yes, that he repaired outside and found no one inside. It’s complicated when you know that when he arrives in the morning at his place of work, the technician is told that he must immediately be in three different places at the same time. It’s complicated when you have no one in front, only machines.
Heureusement que pour le téléphone, mon père a eu la bonne idée de montrer au technicien* le deuxième téléphone, lui aussi sans tonalité, preuve que le problème était bien sur la ligne et pas chez lui.
*Car le technicien a fini par arriver !
Fortunately for the telephone, my father had the good idea to show the technician* the second telephone, also without a dial tone, proof that the problem was indeed on the line and not at home.
*Because the technician finally arrived!
Si je peux vous envoyer ce galimatias-là alors que je suis encore chez mon père (hors connexion), c’est parce que j’ai enfin un accès internet au prix d’un jus de fruit au bar du coin. Il fait une chaleur à crever, mais je ne vais pas moi aussi embrayer sur le nouveau sujet à la mode.
If I can send you this rigmarole while I’m still at my father’s house (offline), it’s because I finally have internet access for the price of a fruit juice at the local bar. It’s scorching hot, but I too won’t get into the new hot topic.
Alors dsl, oh pardon, désolée, je m’en tire par une pirouette, voici des (demi)-nouvelles très succinctes. Je n’appelle pas ça une chronique. Au Charbi, c’est récolte épluchage et congélation, c’est récolte et confiture, c’est récolte et arrosage arrosage arrosage. Où que je sois, j’aime bien publier mes pages sans prétention, le plus souvent ce n’est pas simple.
So srr, oh sorry, sorry, I’m getting away with it, here’s some very brief (half) news. I don’t call that a chronicle. At Charbi, it’s harvest peeling and freezing, it’s harvest and jam, it’s harvest and watering watering watering. Wherever I am, I like to publish my pages without pretension, most often it is not simple.
Bonjour Kaly,
Une fois de plus plaisir de voir les photos et constatation que nous avons des idées et préoccupations semblables sur l’état de notre monde.
La révolte des canuts contre les métiers Jacquard a été une première contre le progrès technologique. Mais le problème, que les canuts ne pouvait pas encore voir, est l’utilisation que l’on fait du progrès technologique. La bourgeoisie dominante en fait une source supplémentaire de bénéfice financier, et cela depuis les révolutions industrielles.
Le progrès technologique devrait soulager la pénibilité, améliorer la productivité pour utiliser cette amélioration pour développer par exemple les services publics, pour combattre la pauvreté, pour une société moins cruelle et moins dure aux pauvres.
Des collègues tunisiens trouvaient que le système de payement automatique pour le stationnement privait de revenu les gardiens de parking qui, en Tunisie (et ailleurs) « gagnent » leur vie, mais en fait vivent d’aumône. Est-il normal que la pauvreté oblige à vivre d’expédients ?
Débat semblable en ce qui concerne les caisses des hypermarchés. Le client qui utilise une caisse automatique ou un scan est-il responsable des conditions de travail et de rémunération scandaleuse qui sont infligés aux caissières (il y a très peu de caissiers) ? Des horaires incroyables qui transforment une journée de travail de 8 heures en une interminable journée de présence (de 8h à 12h puis de 13h à 15h, enfin de 17h à 20h) ? Si aucun client ne se servait des caisses automatiques et des scans le sort des caissières n’en serait pas changé.
Les robots, par exemple pour les communications téléphoniques, sont utilisés pour supprimer du personnel et non pour améliorer le service.
J’imagine que dans l’industrie, domaine que je ne connais pas très bien, au lieu de simplifier et soulager le travail, le robot est utilisé pour enrichir les actionnaires tout en faisant pression sur les travailleurs.
Le problème est donc l’utilisation du progrès technologique et non le progrès technologique lui-même.
Mais c’est peut-être l’origine du mythe de Prométhée.
Cher Angelo, ma réponse sera (d’abord) succincte : elle ouvre tellement de portes que je vais y consacrer ma prochaine chronique ! Cela dit, savais-tu que la reine d’Angleterre (oui, mais laquelle ? Je n’en sais rien) avait interdit les machines à tricoter pour ne pas priver de travail les tricoteuses. C’est ton allusion aux métiers Jacquard qui m’y fait penser.
Que nous ayons des idées et préoccupations semblables sur l’état du monde, c’est clair, ce n’est pas la première fois que nous le constatons.
Magnifiques les lys !
Je rejoins Angelo sur son propos au sujet du progrès technologique.
Concernant les caissières (et caissiers – je constate que la proportion augmente ces dernières années), les salaires n’ont jamais été mirobolants mais c’est encore trop cher pour les enseignes. C’est ce qui les motive à automatiser le plus possible les caisses. Je continue à choisir les caisses « humaines » en me disant que je contribue à essayer de maintenir leur emploi…
Le problème du progrès technologique, c’est bien l’usage qu’on en fait. Comme le dit Angelo, « la bourgeoisie dominante en fait une source supplémentaire de bénéfice financier ». Je t’approuve vivement de passer par les caisses « humaines », d’ailleurs, même s’il y a la queue et le stress, ça n’empêche pas de dire un mot gentil. Restons humains partout où c’est possible. Comme tu le sais, ici nous ne connaissons pas ce problème, nous pouvons nous approvisionner dans des lieux si petits que nous connaissons ceux à qui nous avons affaire !