Paul se demande pourquoi la majorité des photos de la semaine dernière date d’un an : c’est une façon bizarre d’exprimer ma fatigue. Je suis fatiguée d’arroser chaque jour le jardin même si ce n’est pas moi qui le fais. Arpenter le parc pour faire des prises de vue comme je fais parfois ne me motivait pas… Mais cela peut être intéressant de comparer les années. Il y a une différence importante avec, comme nouveauté, les petits arbres en souffrance : le stewartia, les viornes et d’autres ont les feuilles qui se recroquevillent.
Paul wonders why most of the photos from the past week are a year old: it’s a weird way of expressing my tiredness. I’m tired of watering the garden every day even though someone else is doing it. Walking around the park to take pictures as I sometimes do did not motivate me… But it can be interesting to compare the years. There is an important difference with, as a novelty, the small trees that are suffering: the stewartia, the viburnums and others have the leaves curling up.
Je ne suis pas la seule, pour beaucoup d’entre nous cette chaleur anormale dans la durée et cette sécheresse nous posent problème. La vie est devenue bien difficile.
I am not the only one, for many of us this heat, abnormal over time, and this dryness are a problem for us. Life has become very difficult.
Et pourtant, je pense en traversant la bibliothèque à cette chance que nous avons, tellement de livres que nous n’avons pas réussi à les compter, une grande maison confortable, un grand terrain, de l’espace – même si nous avons des problèmes comme tout le monde. Je ne me suis jamais sentie privilégiée, mais…
And yet I think as I walk through the library how lucky we are, so many books we couldn’t count them, a big comfortable house, a huge park, space – even if we have problems like everyone. I never felt privileged, but…
The lower branches of the paulownia (Paulownia tomentosa) die as it climbs to seek light.
Ceux qui ont pour modèle la consommation frénétique sans en avoir les moyens doivent être vraiment malheureux. Je ne peux pas les blâmer, la société est organisée de telle sorte qu’il n’est pas facile d’avoir son libre arbitre, de gérer ses rêves de façon autonome sans être soumis aux diktats des modes. Mais parmi les gens les plus modestes qui en est encore là ? Moins on a de moyens, plus les difficultés sont grandes. Ne vous laissez pas tromper par le taux d’augmentation de l’alimentation : j’ai entendu ici 6%, là 10% – ce qui est déjà énorme. Mais il s’agit d’une moyenne, ce sont les produits les moins chers qui augmentent le plus. Donc les augmentations frappent davantage les plus démunis. On parle de 20% d’augmentation pour les produits à bas prix !
Those who model frenzied consumption without having the means to do so must be truly unhappy. I can’t blame them, society is organized in such a way that it’s not easy to have your free will, to manage your dreams independently without being subject to the dictates of fashions. But among the most modest people who is still there? The fewer the means, the greater the difficulties. Don’t be fooled by the rate of increase in power: I heard 6% here, 10% there – which is already huge. But this is an average, it is the cheapest products that increase the most. So the increases hit the poorest hardest. We’re talking about a 20% increase for low-priced products!
En d’autres termes : j’ai conscience d’être bien mieux lotie que tant d’autres, ce qui ne m’empêche pas d’être insatisfaite quand les jours se répètent avec leur cortège de préoccupations. Juste assez pour justifier ma paresse photographique.
In other words: I am aware that I am much better off than so many others, which does not prevent me from being dissatisfied when the days repeat themselves with their attendant worries. Just enough to justify my photographic laziness.
« arbre de François »
L’arbre de François n’est pas facile à photographier à cause de son environnement.
François’ tree is not easy to photograph because of its environment.
Les effets de lumière évoquent une peinture impressionniste.
The light effects evoke an impressionist painting.
Mais revenons à ce qui préoccupe.
Notre bon président a quelques décennies de retard : faut-il lui dire que la décroissance, ça fait des décennies qu’on en parle ? Qu’elle est à l’ordre du jour des urgences planétaires ? Il faut arrêter la course folle à la surproduction et au pillage des richesses naturelles. Mais peut-être vaut-il mieux ne pas lui créer ce nouveau souci, il faut l’épargner, le pauvre chou. D’ailleurs, lui n’a pas dit « décroissance », il parle de la fin de l’abondance, il parle, comme le souligne Sébastien Musset dont j’aime bien les prises de position, de quotas, de limiter ceci et cela, de vie humble.
Ce grand dadais (je ne parle pas de Sébastien Musset), champion de la croissance toutes catégories, ne va pas nous faire une prise de conscience.
Il est formaté de telle sorte que la croissance est le seul dogme, le seul credo. Croissance dans la souffrance (la nôtre, pas la sienne). Et les grands de ce monde continuent à se déplacer en jet pour les trajets les plus minuscules, car c’est ça, avoir des privilèges.
But let’s get back to what’s worrying.
Our good president is a few decades behind: should we tell him that degrowth has been talked about for decades? What’s on the planetary emergency agenda? We must stop the mad rush to overproduction and the looting of natural resources. But perhaps it is better not to create this new worry for him, he must be spared, the poor dear. Besides, he didn’t say « degrowth », he’s talking about the end of abundance, he’s talking, as Sébastien Musset points out, whose positions I like, quotas, limiting this and that , humble life.
This great idiot (I’m not talking about Sébastien Musset), champion of growth in all categories, is not going to raise awareness.
He is formatted so that growth is the only dogma, the only creed. Growth in suffering (ours, not his). And the greats of this world continue to travel in jets for the tiniest journeys, because that is what having privileges is all about.
« I thought I would grow my zucchini here«
Un brin coincée par un emploi du temps qui raccourcit mes siestes de façon drastique, je vais arrêter là ma petite conférence. Non sans vous faire bénéficier d’un rapide tour du parc, car un peu de pluie bienfaisante me redonne de l’énergie…
A bit stuck by a schedule that drastically shortens my naps, I’m going to stop my little conference there. Not without giving you the benefit of a quick tour of the park, because a little beneficial rain gives me energy…
Un puits de verdure, seules les « trombocine » sont arrosées.
A well of greenery, only the « trombocine » are watered.
La viorne s’en tirera peut-être.
Maybe the viburnum will get away with it.
Encore les « trombocine », essayez de les compter !
More « trombocine », try counting them!
Le jardin va très bien, toujours sous la surveillance de l’homme au chapeau noir.
The garden is going very well, always under the supervision of the man in the black hat.
Les poireaux perpétuels grandissent à côté de la rhubarbe.
Perennial leeks grow alongside rhubarb.
Et quelque part…
And somewhere…
…un petit arbre prend racine.
…a small tree takes root.
Il est superbe l’arbre de François.
Dans l’ensemble le parc et le potager n’ont pas trop souffert de la chaleur et de la sécheresse.
Oui, l’arbre de François est superbe.
Paul constate que la souffrance des végétaux est liée, sans surprise, à la profondeur de leur enracinnement : les gros arbres avec une belle racine pivotante en rigolent encore, la sécheresse ne les affecte pas. Mais les arbustes sont soumis plus vite au stress hydrique comme en témoigne la viorne…
En effet le bouleau est un arbre superbe, j’aime beaucoup.
Je me réjouis que la sécheresse et la canicule n’ont dans l’ensemble pas trop affecté le parc.
Je vois que le petit arbre se porte comme un charme….
La photo que j’appelle « puits de verdure » ne montre pas tout à fait ce que je voulais montrer : de la verdure partout, dans la forêt en dessus, dans les arbres du parc. Oui, il y a quand même du dégât que nous mesurerons au printemps prochain, mais ici comme dans de nombreux autres emplacements, la végétation a bien tenu le coup.
Par exemple le bouleau.
Et le petit charme se porte comme un arbre…