La tournée d’automne

Je ne savais pas comment vous faire une présentation brève mais suffisante de Jacques Poulin, je remercie Paul d’être venu à la rescousse :
« on peut attraper Jacques Poulin par ses passions : le hockey sur glace, Hemingway, le saint Laurent, une cohorte de petits chats ou encore les joies de l’écriture et de la lecture… »
I didn’t know how to give you a brief but sufficient introduction to Jacques Poulin, I thank Paul for coming to the rescue:
« you can catch Jacques Poulin by his passions: ice hockey, Hemingway, the Saint Laurent, a cohort of little cats or even the joys of writing and reading… »

Cet écrivain (Yvanne, tu le connais ?) ignore qu’il a une part dans la guérison de Paul. Un lien a commencé à se tisser autour de « la tournée d’automne ».
Il y a un peu plus d’un an c’est sur les pas de Mario Rigoni Stern que nous avons marché, c’était une belle et forte motivation ! Maintenant, comme indice de bonne santé retrouvée, il nous faut faire le saut par dessus la grande flaque, retrouver ce pays pour la quatrième fois, retrouver Séb, et continuer le jeu commencé à l’hôpital. Ouvrons le livre…
This writer (Yvanne, do you know him?) is unaware that he has a part in Paul’s recovery. A link has begun to be woven around « la tournée d’automne ».
A little over a year ago, we walked in the footsteps of Mario Rigoni Stern, it was a beautiful and strong motivation! Now, as an indication of good health regained, we must jump over the big puddle, find this country for the fourth time, find Seb, and continue the game started at the hospital. Let’s open the book…

Le Chauffeur organise sa tournée d’automne : il s’agit de conduire le bibliobus jusque dans les coins les plus reculés du pays pour un prêt gratuit de livres.
Cet homme est solitaire, un peu neurasténique. Il se sent vieux, il est plein de regrets.
Le récit commence par une musique intrigante : se laissant guider par elle, le Chauffeur va rencontrer et se lier d’amitié avec une troupe de fanfare et de saltimbanques français qui donne des spectacles dans la rue.
Il leur « proposa une balade sur les murs du Vieux-Québec. »
Le Chauffeur (The Driver) is organizing his fall tour, la tournée d’automne: he is driving the bookmobile to the most remote corners of the country for a free loan of books.
This man is lonely, a little neurasthenic. He feels old, he is full of regrets.
The story begins with an intriguing piece of music: letting himself be guided by it, Le Chauffeur will meet and become friends with a troupe of French brass bands and acrobats who give shows in the street.
He « offered them a walk on the walls of Old Quebec. »

« ils montèrent sur les murs en gravissant les talus de la porte Kent. Au sommet ils prirent un sentier herbeux. »
« They climbed the walls by climbing the slopes of the Kent Gate. At the top they took a grassy path. »

Nous suivons le même itinéraire. C’est l’automne pour nous aussi, une belle journée d’automne.
Le Chauffeur et ses nouveaux amis n’ont peut-être pas rencontré ces bambins reliés entre eux et aux adultes par un large ruban auxquels eux-mêmes semblent se tenir par une poignée d’une autre couleur.
We follow the same route. It is autumn for us too, a beautiful autumn day.
Le Chauffeur and his new friends may not have met these toddlers connected to each other and to the adults by a wide ribbon to which they themselves seem to be holding on by a handle of another color.

Nous passons par la porte Kent, suivons le sentier herbeux et admirons au loin, très loin, la vue sur les Laurentides.
« Ils prirent le temps d’admirer les montagnes au profil doux qui annonçaient les grands paysages du Nord. »
Si le Chauffeur et ses amis voient des marmottes, pour nous elles se cachent, ou bien elles ont disparu du paysage, depuis le temps.
We pass through the Kent Gate, follow the grassy path and admire the view of the Laurentians in the distance, far away.
« They took the time to admire the mountains with their gentle profile that announced the great landscapes of the North. »
If le Chauffeur and his friends see marmots, for us they are hiding, or they have disappeared from the landscape, since time.

Les Laurentides, très loin, vues d’un autre point de vue. Et aussi le pont qui relie l’île d’Orléans au continent.
The Laurentians, far away, seen from another point of view. And also the bridge that connects Île d’Orléans to the continent.

Le château Frontenac apparaît souvent dans les pages de « la tournée d’automne ».
The Château Frontenac often appears in the pages of « la tournée d’automne ».

En arrivant aux plaines d’Abraham, une pensée triste pour le chanteur Karl Tremblay, qui vivait encore quand nous étions venus ici au cœur de l’hiver 2009. Son cancer l’a emporté quelques jours avant le retour de Paul à la maison.
« Sur les plaines d’Abraham l’armée trinquait à l’eau de vie… »
Les plaines d’Abraham, c’est aussi le lieu du combat à l’issue duquel la France a perdu le Québec. La question de l’indépendance reste un sujet brûlant, je l’ai déjà dit.
Le livre « la Tournée d’automne » est arrivé en France en 1996, et les Cow-Boys Fringants n’ont été célèbres que quelques années plus tard.
Arriving at the Plains of Abraham, a sad thought for the singer Karl Tremblay, who was still alive when we came here in the heart of winter 2009. His cancer took him a few days before Paul returned home.
« On the Plains of Abraham the army toasted with brandy… »
The Plains of Abraham is also the site of the battle that led to France losing Quebec. The question of independence remains a hot topic, as I have already said.
The book « La Tournée d’Automne » arrived in France in 1996, and the Cow-Boys Fringants were not famous until a few years later.

Moi, je revois la foule rassemblée ici sous la neige. Les uns, chaussés de skis, se faisaient tirer par un cheval au galop, d’autres mettaient des gants épais pour descendre sur la tyrolienne, il y avait des traineaux à chien, des concours de patinage, de sculpture ! Non, l’hiver n’enfermait pas les gens chez eux. Aujourd’hui c’est encore très animé même s’il y a beaucoup moins de monde.
I can still see the crowd gathered here in the snow. Some, wearing skis, were being pulled by a galloping horse, others put on thick gloves to go down the zip line, there were dog sleds, skating and sculpture competitions! No, winter didn’t lock people up at home. Today it’s still very lively even if there are far fewer people.

Revenons à notre Chauffeur : il conduit ses amis vers la Citadelle, et tout le monde, souffle coupé, admire la majesté du fleuve.
Back to our Chauffeur: he guides his friends to the Citadel, and everyone, breathless, admires the majesty of the river.

Nous suivons nous aussi la promenade des Gouverneurs, interminable et belle terrasse en bois, jusqu’à la terrasse Dufferin.
We also follow the Promenade des Gouverneurs, an endless and beautiful wooden terrace, to the Dufferin terrace.

En février, j’ai publié une photo d’un monstre de bois, je crois le retrouver ici. Oui, il y a pas mal de ressemblance, vous ne pensez pas ?
In February I posted a photo of a wooden monster, I think I found it here. Yes, there is quite a bit of similarity, don’t you think?

Au fond à droite, l’île d’Orléans
In the background on the right, the island of Orleans
Terrasse Dufferin et château Frontenac

Quelques pages plus loin, le Chauffeur visite l’île d’Orléans et monte tout en haut de la tour d’observation avec Marie.
Pour Paul, ce sera une émotion extraordinaire : à l’hôpital, incapable de marcher, plus tard dans son lit médicalisé, il en a tant rêvé, de cette île, du Chauffeur, de Marie, île rêvée d’abord, et atteinte « en vrai » maintenant ! Le rêve semblait fou, déraisonnable, inaccessible, et pourtant Paul a décidé de le réaliser.
A few pages later, the Chauffeur visits the island of Orleans and climbs to the top of the observation tower with Marie.
For Paul, it will be an extraordinary emotion: in the hospital, unable to walk, later in his medical bed, he dreamed of it so much, of this island, of the Chauffeur, of Marie, an island dreamed of at first, and reached « in real » now! The dream seemed crazy, unreasonable, inaccessible, and yet Paul decided to make it come true.

J’ai déjà publié cette carte, magique elle aussi. Elle représente toute « la tournée d’automne ».
Séb l’a constituée en relisant encore une fois le livre, et en notant chaque étape du bibliobus et du Chauffeur.
Nous sommes allés beaucoup moins loin puisque nous avons pris le traversier de Trois-Pistoles à Tadoussac. Cela n’a aucune importance : nous avons voyagé en fonction de nos possibilités, Paul s’est surpassé et revient de ce voyage rajeuni, rasséréné.
Depuis bientôt un an nous menons un combat étrange, et nous avons déplacé des montagnes. Le Québec, c’était notre récompense…
I have already published this map, also magical. It represents the entire « fall tour ».
Seb has established it by rereading the book once again, and noting down each step of the bookmobile and the Chauffeur.
We went much less far since we took the ferry from Trois-Pistoles to Tadoussac. It doesn’t matter: we traveled according to our possibilities, Paul outdid himself and returned from this trip rejuvenated, reassured.
For almost a year now, we have been waging a strange battle, and we have moved mountains. Quebec was our reward…

6 réflexions sur « La tournée d’automne »

    • Rêver, c’est bien le mot ! Ce voyage aura été la réalisation de nos rêves.
      Je suis heureuse de partager ce bonheur, je vois que ça fonctionne !

    • J’étais contente de faire coller mes photos avec le livre ! C’était très amusant de suivre le livre, « pas à pas », c’est le cas de le dire !

  1. Oh que oui je connais Jacques Poulin ! Grâce à Paul. Je trouve merveilleux que vous ayez réalisé cette tournée sur ses traces. Merci de nous en avoir fait profiter.

    Sur tes dernières photos, il y a une tour qui m’a rappelé un restaurant à vue panoramique et ramenée en octobre 2001 où j’avais fait un séjour universitaire à Québec. Si je m’attendais… Bizarre, les souvenirs.

    • La tour panoramique de l’île d’Orléans n’est pas un restaurant, il faut que je mette mes limiers sur ce mystère : un restaurant à vue panoramique à Québec ? Qui peut avoir disparu après si longtemps ?
      J’avais oublié que Paul t’a fait découvrir Jacques Poulin, mais je n’en suis pas surprise !
      Tu n’imagines pas à quel point ce voyage-curatif nous a fait du bien !!!

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