Chez les Amérindiens (II)

« Montrez-moi votre titre de propriété
– Mes ancêtres étaient là avant l’invention du papier. »
Richard Desjardins

« Show me your title deed
– My ancestors were here before the invention of paper »
Richard Desjardins

Kabir-Kouba

J’en étais à vous parler de Michel Jean et de Dominique, ou « T8aminik » Rankin, tous deux écrivains, l’un descendant des Innus, l’autre chef algonquin : j’avais publié la photo du panneau du musée « le legs des pensionnats » qui évoque un sujet douloureux et criminel.
I was talking to you about Michel Jean and Dominique, or « T8aminik » Rankin, both writers, one a descendant of the Innu, the other an Algonquin chief: I had published the photo of the museum’s sign “ »he legacy of residential schools » which evokes a painful and criminal subject.

musée Huron-Wendat

Je me suis toujours sentie un peu « Indienne ». Déjà dans mes jeux d’enfant. En grandissant, j’ai beaucoup appris entre légendes et réalité sur les civilisations qui disparaissent, les violences des uns contre les autres, et que la force prime le droit.
Quelle que soit la couleur de notre peau, on peut sentir notre appartenance à la planète comme à une entité vivante et non pas comme un lieu à conquérir pour en tirer d’innombrables profits. Et on peut considérer l’autre comme un frère plutôt qu’un ennemi potentiel.
I have always felt a little « Indian ». Already in my childhood games. Growing up, I learned a lot between legends and reality about civilizations that disappear, the violence of some against others, and that force prevails over right.
Whatever the color of our skin, we can feel our belonging to the planet as a living entity and not as a place to conquer to draw countless profits. And we can consider the other as a brother rather than a potential enemy.

Reconstitution d’habitat
Habitat reconstruction

Alors j’ai tendance à partir dans toutes les directions tellement il y en a à dire ! Je suis allée sur la page Wikipédia concernant T8aminik Rankin, et j’ai commencé à lire toutes les notes. Il s’agit presque à chacune d’entre elles d’un nouveau récit où les humiliations ne sont qu’une violence parmi toutes celles racontées par les victimes. Les dommages sont considérables et difficiles à réparer. Un peu partout dans le monde des peuples entiers sont détruits, ou assimilés, leurs savoirs oubliés. Je pourrais ne parler plus que de cela, mais mon propos est de vous raconter notre voyage. Si le sujet vous intéresse – et j’espère que c’est le cas sur un thème aussi grave -, faites comme moi, recherchez ces récits pour mieux comprendre ce qui s’est passé, et ce qui se passe maintenant.
So I tend to go off in all directions because there is so much to say! I went to the Wikipedia page about T8aminik Rankin, and I started reading all the notes. Almost every one of them is a new story where the humiliations are just one violence among all those told by the victims.The damage is considerable and difficult to repair. All over the world, entire peoples are destroyed, or assimilated, their knowledge forgotten.I could talk about nothing else, but my purpose is to tell you about our journey. If the subject interests you – and I hope that is the case on such a serious subject – do as I do, look for these stories to better understand what happened, and what is happening now.

Alentours du musée – Danger, étang non gelé
Surroundings of the museum – Danger, unfrozen pond

Dans une interview, Gabrielle Filteau-Chiba, écrivaine et Blanche, disait que c’est nous qui avons fait tant de mal aux natifs. Mais Rémo Gary aurait dit « c’est nous, ce n’est pas moi ». Tous les Blancs ne sont pas cupides, avides ou violents.
Gabrielle Filteau-Chiba est une auteure remarquable et ni elle ni moi n’avons à porter le poids des crimes perpétrés par d’autres que nous.
In an interview, Gabrielle Filteau-Chiba, a writer and a white woman, said that it was us who did so much harm to the natives. But Rémo Gary would have said « it’s us, it’s not me ». Not all white people are greedy, covetous or violent.
Gabrielle Filteau-Chiba is a remarkable author and neither she nor I have to bear the weight of crimes perpetrated by others than us.

maison longue
the long house

Aujourd’hui, nous visitons la réserve de Wendake. Faut-il dire autochtone, indigène, aborigène, Natifs, Premières Nations ? Le respect d’une culture se manifeste moins par le choix des mots que par leur agencement, non ?…
Today, we are visiting the Wendake reserve. Should we say indigenous, aboriginal, native, First Nations? Respect for a culture is shown less by the choice of words than by their arrangement, right?

Nous arrivons près des chutes de Kabir-Kouba (j’ai la belle chanson de Claire Pelletier dans la tête). Les panneaux sont le plus souvent bilingues.
We arrive near the Kabir-Kouba Falls (I have the beautiful song by Claire Pelletier in my head). The signs are most often bilingual.

Wanpuns

Nous visitons de musée huron-wendat, que nous retrouvons après plusieurs années. C’est « une institution nationale du peuple huron-wendat qui veille à la conservation et à la mise en valeur de son patrimoine. » Les photos y sont interdites.
Si les Hurons-Wendats vous intéressent, vous trouverez de quoi satisfaire amplement votre curiosité. Je préfère dire « Wendat », le terme « Huron » étant attribué pour se moquer de leur « hure », la coiffure qui les faisait ressembler à des sangliers.
We visit the Huron-Wendat Museum, which we return to after several years. It is « a national institution of the Huron-Wendat people that ensures the conservation and enhancement of their heritage. » Photography is prohibited there. If you are interested in the Huron-Wendat, you will find plenty to satisfy your curiosity. I prefer to say « Wendat », the word « Huron » being given to mock their « hure » (head), the hairstyle that made them look like wild boars.

« Clic » pour lire
« Clic » to read

Nous flânons sous un joli boisé en admirant les feuillages et en lisant les panneaux…
We stroll under a pretty wooded area admiring the foliage and reading the signs…

Nous visitons « la maison longue », reconstitution d’habitat traditionnel.
We visit the « long house », a reconstruction of a traditional dwelling.

Palissade
Palisade
Un Wendat entretient le feu
A Wendat keeps the fire going
Cultures traditionnelles
traditional cultures

À l’intérieur, tout est fabriqué avec des matériaux d’origine végétale ou animale.
Inside, everything is made with materials or plant of animal origin.

Le restaurant où nous mangeons, le Sagamité, est « déguisé » en comptoir, cela fait un peu artificiel mais c’est beau. On boit une bière Kahnawake.
The restaurant where we eat, the Sagamité, is « disguised » as a counter, it looks a bit artificial but it’s beautiful. We drink a Kahnawake beer.

En rentrant dans le logement que nous quitterons demain, je me précipite pour charger les photos de la journée sur mon ordinateur. Et ELLE est là ! LA photo. j’ai visé, cadré rapidement et regardé encore les feuillages et l’eau agitée. La photo me rend ce que j’ai vu, exactement ce que j’ai vu tout à l’heure à Wendake – ce qui n’arrive pas souvent pour un photographe ! Ce sera la photo symbolique de ce voyage, même si elle n’est pas parfaite.
As we return to the accommodation we will be leaving tomorrow, I rush to load the photos of the day onto my computer. And there it is! THE photo. I aimed, quickly framed and looked again at the foliage and the choppy water. The photo gives me what I saw, exactly what I saw earlier in Wendake – which doesn’t happen often for a photographer! It will be the symbolic photo of this trip, even if it is not perfect.

2 réflexions sur « Chez les Amérindiens (II) »

    • Aaaaaah, la Palestine !!! Maintenant qu’un criminel psychopathe a repris par la haine les rênes du pouvoir, je pense que le pire est à craindre, vu comme ça se passait déjà avant les élections !
      Mais pour en revenir à mon blog, merci d’apprécier !

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