Confluent

 

Des monnaies du pape comme s'il en pleuvait ! - Lunaria annua as if it were raining!

Les gorges de l’Ardèche se terminent dans les environs du village de Sauze, commune de Saint-Martin-d’Ardèche. Aux falaises succèdent des collines, puis une grande plaine qui, sur la rive gauche, court jusqu’au confluent avec le Rhône et au-delà.
« Les gorges de l’Ardèche » end in the vicinity of the village of Sauze, municipality of Saint-Martin-d’Ardèche. The cliffs are followed by hills, then a large plain which, on the left bank, runs to the confluence with the Rhône and beyond.

C’est au mois d’août — précisément le 16 — que j’ai découvert le confluent au bout d’une petite balade à pied.
In August – precisely the 16th – I discovered the confluence after a short walk.

Après la sortie de St-Just en direction de Pont-Saint-Esprit, il faut tourner à gauche sur la route de « l’île au Petit Maletras » qui serpente entre les fruitiers — plutôt un chemin vicinal. Une ferme de temps en temps, quelques bifurcations, le goudron laisse la place à un chemin de qualité moyenne. Nous longeons sans la voir l’Ardèche dont le cours est théoriquement axé Ouest-Nord-Ouest Est-Sud-Est. En réalité ses méandres la font partir dans toutes les directions. Avant de se jeter dans le Rhône, elle oblique franchement vers le Sud et dessine un Y avec le fleuve.
After the exit of St-Just towards Pont-Saint-Esprit, we must turn left on the road to « l’île au Petit Maletras » which meanders between the fruit trees – rather a vicinal road. A farm from time to time, a few bifurcations, the tar gives way to a path of average quality. We go without seeing the Ardèche whose course is theoretically oriented West-North-West East-Southeast. In reality, its meanders make it go in all directions. Before throwing itself into the Rhône, it slants frankly towards the South and draws a Y with the river.

Papa reconnaît l’endroit où il n’est venu qu’une fois il y a déjà quelques années. Nous garons la voiture et il retrouve son petit sentier, c’est bien là. Il ne fait pas encore trop chaud, les cigales chantent, le sentier sinue dans un sable gris qui apparaît sous la végétation — je reconnais le sable riche en limon du bord du Rhône. Des trous de lapins ici ou là.
Dad recognizes the place where he came only once a few years ago. We park the car and he finds his little path, it is there. It is not too hot, the cicadas are singing, the sinuous path in a gray sand that appears under the vegetation – I recognize the sand rich in silt of the edge of the Rhône. Holes of rabbits here or there.

Chez nous, j’ai eu du mal à obtenir la première floraison de monnaie du pape. Je suis toute surprise d’en trouver un bouquet. Bientôt il y en a des quantités ! Je sais, c’est une plante rustique.
At home, it has been difficult to get the first flowering of lunaria annua. I am very surprised to find a bouquet. Soon there are quantities! I know, it’s a hardy plant.

J’ai bien fait de passer un jean et des chaussettes. Il n’y a plus d’orties, à part un petit bouquet au départ du sentier, mais souvent des ronces. Parfois les arbres ont été tronçonnés pour rouvrir le passage, parfois on se faufile par-dessus ou par-dessous. Ce petit boisé n’est pas entretenu, beaucoup d’arbres tombent et restent à l’abandon.
I did well to wear jeans and socks. There are no more nettles, except for a small bouquet at the start of the trail, but often brambles. Sometimes the trees have been cut up to reopen the passage, sometimes we sneak over or under. This small woodland is not maintained, many trees fall and remain abandoned.

Des pruniers se sont installés – papa ne se rappelle plus avec qui il était venu : ma soeur, ma cousine ? Mais cette personne s’était régalée de fruits sauvages.
Plum trees have settled in – Dad does not remember who he came with: my sister, my cousin? But this person had feasted on wild fruits.

La carte, ou plutôt la photo aérienne de cette zone, est amusante à regarder de près. D’abord parce que nous marchons dans ce qui ressemble au goulot d’une bouteille. Ensuite parce que d’autres méandres apparaissent en plus de ceux tracés par l’Ardèche. Tous ces méandres expliquent les noms d’île : en plus de notre direction, « l’île au Petit Maletras », je trouve « l’île aux Cordonniers », « l’île de la Désirade », « l’île du Sanglas » (et la lône du même nom), « l’île du Carré », et même « l’île » tout court…
It is fun to watch closely the map, or rather the aerial photo of this area. First because we walk in what looks like the bottleneck of a bottle. Then because other meanders appear in addition to those drawn by the Ardèche. All these meanders explain the island names: in addition to our direction, « l’île au Petit Maletras », I find « l’île aux Cordonniers », « l’île de la Désirade », « l’île du Sanglas » (and the « lône » with the same name), « l’île du Carré », and even « l’île ».

Le terme de « lône » est familier pour moi, et sans doute pour les habitants à proximité du Rhône : il s’agit d’un bras de fleuve, les lônes peuvent parfois dessiner des tresses. Ces lônes, asséchées ici, expliquent les nombreuses « îles » alors qu’on est toujours sur la terre ferme. En suivant le cours du Rhône on trouve bon nombre d’îles et de lônes. Ou plus exactement, les noms des îles et des lônes apparaissent mais il n’y a rien de visible vu d’en bas. Par contre, vu d’en haut, on a l’impression que par le passé les abords du Rhône étaient une vaste zone marécageuse. Un peu plus à l’est, le village de Lapalud le confirme : il y a eu de nombreux cas de paludisme (malaria) et cette maladie, grave, et assez répandue pour laisser son nom au village, se développe dans les zones infestées de moustiques.
The term « lône » is familiar to me, and probably for people near the Rhône: it is a river arm, the lônes can sometimes draw braids. These lônes, dry here, explain the many « islands » while one is still on the mainland. Following the course of the Rhône we find many islands and lônes. Or more exactly, the names of islands and lônes appear but there is nothing visible from below. On the other hand, seen from above, one has the impression that in the past the surroundings of the Rhône were a vast marshy area. A little further east, the village of Lapalud confirms this: there have been many cases of malaria (« paludisme ») and this serious disease, widespread enough to give the village its name, is developing in areas infested with mosquitoes.

Les lônes fantôme expliquent aussi pourquoi le chemin suivi en voiture fait des virages brusques à angle droit : autrefois, une lône barrait le passage.
The ghost lônes also explain why the path followed by car makes sharp turns at right angles: in the past, a lône blocked the way.

Cependant, à force de descendre dans le goulot de la bouteille, nous finissons par en atteindre le col.
However, by dint of descending into the neck of the bottle, we end up reaching the neck.

Surprise ! Je reconnais au loin le clocher caractéristique de l’église Saint-Saturnin ! Je n’avais pas réalisé que Pont-Saint-Esprit est là, à quelques centaines de mètres, inaccessible à cause du fameux confluent qui nous barre la route.
Surprise! I recognize in the distance the characteristic steeple of Saint-Saturnin church! I did not realize that Pont-Saint-Esprit is there, a few hundred meters away, inaccessible because of the famous confluence that blocks the road.

Le « col » de la bouteille est prolongé par une digue destinée à ralentir aussi bien les eaux du Rhône que celles de l’Ardèche. Nous quittons le couvert et marchons au soleil. Ici aussi la renouée du Japon commence à s’installer. Je trouve un coquillage, je me demande d’où il vient et ce qu’il fait là, il se garde bien de me le dire.
The « neck » of the bottle is extended by a dyke designed to slow down the waters of both the Rhône and the Ardèche. We leave the cover and walk in the sun. Here again the knotweed of Japan begins to settle. I find a shell, I wonder where it comes from and what it does there, it is careful not to tell me.

Le Rhône à gauche, l'Ardèche à droite - Rhône on the left, Ardèche on the right

Nous ne tardons pas à faire demi-tour.
We are quick to turn back.

Je suis contente de découvrir ce fameux confluent, même si le paysage, qui est beau, n’est pas extraordinaire. Penchée de nouveau sur la photo aérienne, je compare les cultures de fruitiers (haut de la « bouteille ») séparées par des haies de peupliers pour les protéger du Mistral, avec la vision que nous en avons en passant. On a l’impression d’un fouillis inextricable de verdure, les actinidias (arbre à kiwis), plantes grimpantes, jetant leurs ramifications dans toutes les directions.
I am happy to discover this famous confluence, even if the landscape, which is beautiful, is not extraordinary. Leaning again on the aerial photo, I compare the fruit crops (top of the « bottle ») separated by hedges of poplars to protect them from the Mistral, with the vision that we have in passing. One feels of an inextricable jumble of greenery, the actinidias (kiwis tree), climbing plants, throwing their branches in all directions.

Plus tard, je reconnais une montagne qui a toujours fait partie de mon horizon, puisque j’avais un an quand ma famille s’est installée à Larnas sur le plateau de Saint-Remèze. La photo est (encore une fois !) de qualité médiocre, prise de très loin, agrandie, encadrée par la ligne à haute tension et autres poteaux. Mais je reconnais la Dent de Retz chaque fois que je la vois, acec ce creux au milieu caractéristique.
Later, I recognize a mountain that has always been part of my horizon, since I was one year old when my family moved to Larnas on the plateau of Saint-Remèze. The photo is (again!) of mediocre quality, taken from very far, enlarged, framed by the high voltage line and other poles. But I recognize the Dent de Retz whenever I see it, with this characteristic hollow in the middle.

Immanquablement me revient le souvenir d’un jour de Mistral glacial (c’était Mardi-Gras, en février). Avec les autres enfants de l’école, tous déguisés, nous avions parcouru les chemins des environs, les doigts gelés.
The memory of a frosty Mistral day returns to me invariably (it was Mardi Gras in February). With the other children of the school, all disguised, we had traveled the roads of the area, frozen fingers.

Je pouvais voir la Dent de Retz depuis la fenêtre de ma chambre. Quand on passe sur l’autoroute A7, on peut la voir entre Montélimar et Bollène, à l’ouest. Si ce n’est qu’un relief sans intéfêt pour les voyageurs pressés, pour moi il s’agit toujours d’un retour vers mon enfance.
I could see the Dent de Retz from the window of my room. When you go on the A7 motorway, you can see it between Montélimar and Bollène, to the west. If it is a relief without interest for the hurried travelers, for me it is always a return to my childhood.

La visite chez mon père a été de courte durée, nous sommes revenus au Charbinat dimanche.
The visit to my father was short, we returned to Charbinat Sunday.

Entre-temps, Dom était partie vers de nouveaux projets. Elle a pourtant toujours travaillé correctement, mais je me suis souvent sentie fautive en discutant avec elle. Un malaise diffus s’est installé. Un malentendu sans doute. J’espère qu’elle trouvera ce qui lui convient.
Meanwhile, Dom was gone towards new projects. She still worked well, but I often felt guilty when we were talking together. A diffuse discomfort has settled. A misunderstanding, no doubt. I hope she finds what suits her.

Enrico a posté un message et j’ai été très contente d’avoir de ses nouvelles. Il me fait découvrir l’auteur états-unien Michael Pollan que le site Babelio présente comme le « pourfendeur de la malbouffe aux États-Unis ». Sur le site de Babelio, je trouve aussi ceci :
« Pollan prouve que consommer des produits locaux, bio et non transformés est une question d’éthique pour soi et la planète. »
Son « Manifeste pour réhabiliter les vrais aliments » est résumé ici.
Enfin, voici une citation soit de M Pollan, soit de son lecteur J Raynaud : « Trente années de conseils nutritionnels nous ont rendus plus gras, plus malades et plus mal nourris. »
Bien sûr, Enrico regrette que les lois soient favorables aux grands producteurs industriels, que ce soient pour le problème de la « malbouffe » ou celui du changement climatique.
Enrico posted a message and I was very happy to hear from him. It makes me discover the American author Michael Pollan that the site Babelio presents as the « slayer of the junk food in the United States ». On the site of Babelio, I also find this:
« Pollan proves that consuming local, organic and unprocessed products is a matter of ethics for oneself and the planet. »
His « Manifesto to Rehabilitate Real Foods » is summarized here.
Finally, here is a quote from either M Pollan or his reader J Raynaud: « Thirty years of nutritional advice have made us fatter, sicker and more malnourished. »
Of course, Enrico regrets that the laws are favorable to large industrial producers, whether for the problem of « junk food » or that of climate change.

Y a-t-il d’autres événements non moins extraordinaires ?
Are there other no less extraordinary events?

Il pleut ! Cela n’arrête pas ! Et le beau temps est annoncé pour demain ! L’été touche à sa fin en plein mois d’août, mais je ne serai pas fâchée de n’avoir plus à me soucier de l’arrosage. Le jardin devient très productif.
It is raining ! It does not stop! And the nice weather is announced for tomorrow! Summer is coming to an end in the middle of August, but I will not be sorry not to have to worry about watering. The garden becomes very productive.

Dorothée vient d’arriver, nous finirons le mois d’août en bonne compagnie.
Dorothée has just arrived, we will end the month of August in good company.

Ce blog a été l’occasion pour moi de découvrir un peu plus la région que je vous ai présentée. J’espère que ma bouteille ne vous aura pas saoulés !
This blog was an opportunity for me to discover a little more the region that I presented to you. I hope my bottle will not get you drunk!

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