La minute de philo… The minute of philosophy …
J’ai entendu par hasard une interview d’Edgar Morin : je m’intéresse aux idées qu’il défend. Il faut que je le connaisse mieux.
I fortuitously heard an interview with Edgar Morin: I’m interested in the ideas he defends. I need to know him better.
Il évoquait Freud, quand ce dernier explique que nous sommes en permanence exposés aux influences opposées de Éros, dieu de l’amour, et Thanatos, dieu de la guerre. L’un gagne, puis l’autre. Je pense d’ailleurs qu’on a réduit Éros, l’érotisme, exclusivement aux pratiques sexuelles, alors que Éros est le dieu de toutes les formes d’affection. Enfin, ce que j’en dis… c’est tout au moins comme ça que je souhaite comprendre ces vieux penseurs.
He spoke of Freud, when this one explains that we are constantly exposed to the opposite influences of Eros, god of love, and Thanatos, god of war. One wins, then the other. I think Eros, eroticism, has been reduced exclusively to sexual practices, whereas Eros is the god of all forms of affection. Finally, what I say … it’s at least that way that I want to understand these old thinkers.
Edgar Morin souhaite plus de fraternité, moins de violence, qu’elle soit institutionnelle ou pas. C’est ce que je comprends.
Edgar Morin wants more fraternity, less violence, whether institutional or not. That’s what I understand.
Comme le dit Patrice, il règne une grande violence dans la nature, oh que oui ! Mais on assiste aussi à des manifestations de fraternité. Peut-être guidées par des intérêts personnels, mais c’est déjà une bonne chose de remplacer la guerre par l’entraide !
As Patrice says, there is great violence in nature, oh yes! But there are also manifestations of fraternity. Perhaps guided by personal interests, but it is already a good thing to replace the war by mutual aid!
« Mais au contraire de nous, il n’y a pas de méchanceté gratuite » dit Patrice. Les violences servent d’allibi, de prétexte, afin de ne pas chercher une voie autre. Merci à tous les penseurs qui creusent la question de la non-violence, pas facile à mettre en pratique. L’aboutissement de l’être humain, est-ce que ça ne serait pas l’abolition de toutes les formes de violence, et l’émergence d’êtres pacifiques ?
« But unlike us, there is no gratuitous wickedness, » Patrice says. The violence serves as an allibi, pretext, so as not to seek a different path. Thanks to all the thinkers who consider the question of non-violence, not easy to put into practice. The outcome of the human being, would not it be the abolition of all forms of violence, and the emergence of peaceful beings?
En cavale – hurrying up
Début septembre j’ai fait une nouvelle escapade sudiste. Nat désirait revoir le confluent Rhône-Ardèche et avec papa nous avons retrouvé sans difficulté l’accès par la route du petit Maletras. Mais un changement qui a sans doute fait grand bruit s’est produit depuis le mois dernier. Les actinidias n’ont pas aimé…
Beginning of September I made a new Southern escapade. Nat wanted to see again the Rhône-Ardèche confluence and with dad we found without difficulty the access by the road of le petit Maletras. But a change that has probably made a lot of noise has occurred since last month. Actinidias did not like …
Ma sœur était surprise de voir tant de végétation : quand on sort du « goulot de la bouteille » on ne voit pas l’eau, alors que l’eau était visible la dernière fois qu’elle était venue, au printemps… Mais de quelle année ?
My sister was surprised to see so much vegetation: when you get out of the « neck of the bottle », you do not see the water, but the water was visible the last time she came, in the spring … But of what year ?
Je suis retournée à Remoulins et de là, nous avons cherché à nouveau des vestiges de l’aqueduc, en aval du Pont-du-Gard. Cet aqueduc a été consolidé, comme ici, mais sur le reste du parcours en quantité d’endroits les murs ont servi de carrières de pierre. En d’autres mots, les pierres ont été volées pour un usage autre. Bien entendu quand l’eau circulait encore, les riverains se servaient pour arroser leurs cultures.
I went back to Remoulins and from there we looked for some remains of the aqueduct, downstream from Pont-du-Gard. This aqueduct was consolidated, as here, but on the rest of the course in many places the walls served as quarries of stone. In other words, the stones were stolen for another purpose. Of course when the water was still circulating, residents used it to water their crops.
Je parlais de construction de prestige au sujet du Pont-du-Gard et de cette immense adduction d’eau. Elle était destinée à abreuver la ville de Nîmes, mais celle-ci bénéficiait de sources et de puits : les Nîmois n’en avaient pas besoin. Encore un chantier sans étude de marché préalable !
I was talking about prestigious construction about le Pont-du-Gard and this huge water supply. It was intended to water the city of Nîmes, but in the city there were springs and wells: the inhabitants did not need it. Still a building site without preliminary market study!
Je n’avais encore jamais vu de vendangeuse en action. Un « aspirateur » à raisin. Sorti de là, je crois que le raisin n’est pas d’excellente qualité. Et je regrette, ici comme ailleurs, la disparition des métiers saisonniers.
I had never seen a grape harvester in action. A « vacuum » of grapes. I think the grapes are not excellent. And I regret the disappearance of seasonal trades here as elsewhere.
Un excellent repas à Castillon-du-Gard, puis balade tranquille vers le lac de Valliguière. Au retour, récolte de poires : elles sont grosses, souvent attaquées par les fourmis, et même, curieusement, par les abeilles. Je repense aux glaneurs d’Agnès Varda dont j’ai parlé mardi dernier. Pendant que nous grapillons, un homme passe en vélo, avec une caisse remplie de fruits sur le porte-bagages ; mais il est obligé d’arrêter nous dit-il, car c’est le plus haut possible qu’il cueille, et il vient de casser l’épuisette qui est son outil de travail.
An excellent meal in Castillon-du-Gard, then quiet drive to the lake of Valliguière. On the return, harvest of pears: they are big, often attacked by the ants, and even, curiously, by the bees. I think back to the gleaners of Agnès Varda that I talked about last Tuesday. While we grapple, a man goes by bike, with a crate filled with fruit on the luggage rack; but he is obliged to stop, he tells us, because it is as high as possible that he picks, and he has just broken the net which is his working tool.
Papa ouvrait des voies d’escalade à Collias, il calcule que cela fait soixante-quinze ans ! Nous avons le temps de retourner vers ce village et suivre le Gardon un moment, malgré la forte chaleur. La présence d’un tronc de pin posée, là, au milieu du chemin, lui rappelle quand il était assis sur un pin en haut de la falaise : la semaine suivante, le pin était en bas. Il est peu probable que cette grosse souche soit le même arbre, soixante-quinze ans après !
Dad opened climbing routes in Collias, he calculates it was seventy-five years ago! We can return to this village and follow the Gardon for a moment, despite the heat. The presence of a pine trunk standing there in the middle of the road reminds him when he was sitting on a pine tree at the top of the cliff: the next week, the pine was down. It is unlikely that this big stump is the same tree, seventy-five years later!
Quatre canadairs passent lentement, chargés, et comme une idiote je n’ai même pas l’idée de faire une prise de vue ! Bon, tout le monde sait à quoi ressemble un canadair et tant pis pour moi. La tragique actualité des incendies se rappelle à nous. Ici comme ailleurs, on attend la pluie, il fait trop sec.
Four canadairs pass slowly, loaded, and like an idiot I do not even have the idea to take a shot! Well, everyone knows what a canadair looks like and too bad for me. The tragic news of the fires remembers us. Here as elsewhere, we wait for the rain, it is too dry.
Je me demande combien de feux sont d’origine criminelle, et combien de gens en provoquent par ignorance et inconscience. Stevenson raconte comment il a approché un briquet d’un arbre, pour voir, dans une région réputée pour ses feux de forêts. Cela se passait je pense aux États-Unis, l’arbre pouvait être un séquoïa, ou encore un autre résineux : l’arbre s’est embrasé presque instantanément, le piromane malgré lui n’a dû son salut qu’à une fuite rapide.
I wonder how many fires have a criminal origin, and how many people cause them out of ignorance and unconsciousness. Stevenson tells he approached a lighter from a tree, to see, and the region was famous because its forest fires. I think he was in the United States, the tree could be a sequoia, or another coniferous tree: the tree ignited almost instantly, the pyromaniac despite himself had to escape as quickly as possible.
Le lendemain, après la récolte des figues, nous partons en exploration tout près de chez mon père : il cherche à retourner au sommet de la colline dont les chemins d’accès sont mangés les uns après les autres par la végétation. Pourtant, les chasseurs doivent passer par là ! Chance, nous n’y avions pas pensé, ils n’étaient pas là et nous sommes toujours vivants.
The next day, after the harvest of the figs, we go in exploration near my father’s home: he tries to return to the top of the hill whose paths disappear one after the other in the vegetation. Yet hunters have to go through there! Chance, we had not thought about it, they were not there and we are still alive.
À défaut d’atteindre le sommet de la Barale, qui forme un plateau, nous trouvons une vigne où je n’étais jamais venue. Abandonnée semble-t-il ; les grains de raisin ont été mangés ici et là, d’autres rejoignent mon sac à dos. Nous découvrons dans un triste abandon ce qui fut une magnifique propriété.
Failing to reach the top of la Barale, a tableland, we find a vineyard where I had never come. It seems abandoned; the grapes were eaten here and there, others join my backpack. We discover what was a magnificent property that has been abandonned unfortunately.
Et le jardin ? And the garden?
Venues tard, les récoltes deviennent intéressantes, et nous pouvons enfin commencer les réserves pour l’hiver. Paul avait repérée dans « le potager de mon grand-père », la merveilleuse machine qui sépare les déchets de la pulpe des tomates, j’en ai déjà parlé. Nous avons la nôtre et c’est magique ! Déjà du jus a commencé à réduire sur le gaz.
The harvests started late and become interesting, and we can finally start the reserves for the winter. Paul had seen in « le potager de mon grand-père », the wonderful machine that separates the waste from the pulp of tomatoes, I already talked about it. We have ours and it’s magic! Already juice has begun to reduce on gas.
Et ? – And?
La semaine s’annonce chargée, avec spectacle à domicile samedi et notre départ pour l’Italie mardi. Mardi ? Mais comment vais-je faire pour publier ma prochaine chronique ?
The week promises to be busy, with Saturday’s home show and our departure for Italy on Tuesday. Tuesday ? But how will I publish my next column?