Dans « Bella citta », ma publication du 24 septembre, je vous demandais :
In my publication of September 24, « Bella citta » I asked you:
Les spams sont de plus en plus nombreux et je vous remercie de commenter par un courriel que je publierai à votre demande…
Spam is growing in number and I thank you for commenting by email that I will publish at your request …
C’est par centaines et plusieurs fois par jour que je détruis les indésirables maintenant. Sans savoir si je détruis un message qui viendrait de vous.
Now I destroy the undesirables by hundreds and several times a day. Without knowing if I destroy a message that comes from you.
Heureusement mon adresse e-mail fonctionne toujours !
J’ai reçu un message de Brad en réponse à ma chronique précédente : c’est pour ça que je passe des heures à peaufiner mes textes, les traduire et choisir des photos. Pour garder le contact, même si vous êtes de l’autre côté de la planète. Merci Brad, es-tu toujours à Lajamanu ? J’espère que tu vas bien.
Fortunately my email address still works!
I received a message from Brad in response to my previous column: that’s why I spend hours refining my texts, translating them and choosing photos. To keep in touch, even if you are on the other side of the planet. Thanks Brad, are you still in Lajamanu? I hope you’re okay.
Bernadette est beaucoup plus proche, elle aussi m’a écrit et depuis nous nous posons de graves questions : reste-t-il de l’ADN sur un squelette dont l’âge est estimé entre 130 000 et 182 000 ans ? La datation a certainement été faite au Carbone 14. « L’ADN ne sert pas à dater mais à reconnaître une appartenance à une espèce », rappelle Bernadette.
Bernadette is much closer, she too wrote to me and since then we have been asking serious questions: is there any DNA in a skeleton whose age is estimated between 130,000 and 182,000 years? The dating was certainly made in Carbon 14. « DNA is not used to date but to recognize a species belonging, » Bernadette says.
Revenons en Italie
2 octobre
Alors que nous approchons de Castelpetroso, nous reconnaissons l’immense sanctuaire
que nous avions remarqué le jeudi 26 septembre — comment ne pas le voir ! Le nom complet serait « Basilica santuario di Maria Santissima Addolorata ». Pour nous, sa seule utilité, pas la moindre, est de nous montrer que nous avons rejoint la route de l’aller. Ce n’est pas facile à savoir, avec nos cartes à grande échelle. On savait seulement qu’on était près de Pescolanciano.
Let’s go back to Italy
October 2
As we approach Castelpetroso, we recognize the immense sanctuary
that we noticed on Thursday, September 26 – how not to see it! The full name would be « Basilica Santuario di Maria Santissima Addolorata ». For us, its only usefulness, not the least, is to show us that we have joined the road from where we came. It’s not easy to know, with our large-scale maps. We only knew we were near Pescolanciano.
Nous faisons une halte à Isernia dont nous ignorons tout. Nous découvrons la vieille ville et c’est toujours plaisant de suivre les ruelles. De nombreux moines passent. De vrais moines ? Sous la robe de bure on voit dépasser les vêtements civils. Une cérémonie va avoir lieu à la mairie.
We make a stop in Isernia, of which we do not know anything. We discover the old town and it is always pleasant to follow the streets. Many monks go by. Real monks? Under the dress of bure one sees beyond the civil clothes. A ceremony will take place at the town hall.
Et puis nous découvrons la plaque commémorative : le 10 septembre 1943, le bombardement de la ville par les forces aériennes anglo-américaines a fait quatre mille victimes, le tiers de la population de la ville. Deux jours plus tôt, l’armistice, ou plutôt la capitulation de l’Italie, signée le 3, avait été rendue publique.
And then we discover the commemorative plaque: on September 10, 1943, the bombardment of the city by the Anglo-American air force made four thousand victims, the third of the population of the city. Two days earlier, the armistice, or rather the capitulation of Italy, signed on the 3rd, had been made public.
Mon père a connu le bombardement de Nîmes, par les alliés dans ce cas aussi. La raison officielle de ces terribles destructions était de barrer la route aux Allemands (par la destruction des ponts, des voies ferrées). À Iesrnia, le viaduc Cardarelli (d’une grande importance stratégique) n’a pas été touché. Les avions volaient à 6600 mètres d’altitude et à 360 km/h, il était difficile d’atteindre la cible. Mais tout était prévu : Churchill avait fixé à 10 000 le « chiffre de morts civils ». Merci à lui. Eh bien il pouvait être satisfait, ce chiffre n’avait pas encore été atteint en 1943.
My father was present during the bombing of Nîmes, by the allies in this case too. The official reason for this terrible destruction was to block the road to the Germans (by the destruction of bridges, railroads). In Iesrnia, the Cardarelli Viaduct (of great strategic importance) has not been touched. The planes were flying at 6600 meters altitude and 360 km / h, it was difficult to reach the target. But everything was planned: Churchill had set the « civilian death toll » at 10,000. Thanks to him. Well he could be satisfied, this number had not been reached in 1943 yet.
On atteindra les 60 000 civils français tués par les bombes « amies » en avril 1945, après le bombardement de Royan. Quant au chiffre de 75 000 morts que je trouve un peu plus loin, j’imagine que la différence s’explique par des tués chez les militaires ?
The number of 60 000 French civilians killed by « friendly » bombs will be reached in April 1945, after the bombing of Royan. For the number of 75,000 dead that I find a little further, I imagine that the difference is explained by the deaths among the military?
Inutile de préciser la colère des survivants aux bombardements. Il y a même eu un texte publié au sujet des « libéra-tueurs » pour expliquer que les États-Unis avaient pour but de détruire la classe ouvrière. Les partisans de Pétain pouvaient donner libre cours à tous les fantasmes.
Needless to say the anger of the bombing survivors. There was even a published text about « libéra-tueurs »(liberator / killer) to explain that the United States was meant to destroy the working class. The partisans of Petain could give free rein to all fantasies.
Ce n’est pas de l’humour !
It’s not humor!
« Une comparaison entre le tonnage de bombes larguées et le nombre de victimes civiles montre qu’il faut, approximativement, une tonne de bombes pour tuer un Britannique, trois pour un Allemand, six pour un Italien et neuf pour un Français » (Wikipédia)
« A comparison between the tonnage of bombs dropped and the number of civilian casualties shows that it takes, approximately, a ton of bombs to kill a Briton, three for a German, six for an Italian and nine for a Frenchman » (Wikipédia)
Depuis on a inventé la notion de « frappe chirurgicale » pour nous faire croire que la guerre peut être propre.
Since then the notion of « surgical typing » has been invented to make us believe that war can be clean.
Je suis pleine de pitié pour les souffrances endurées à Isernia, à Nîmes et partout ailleurs ! Et je suis pleine aussi de colère contre la guerre, contre ces crimes permanents contre l’humanité qui restent toujours légaux. Plongée de nouveau dans ce sujet par la visite d’Isernia, j’ai parcouru de nombreux documents.
I am full of pity for the sufferings endured in Isernia, Nîmes and everywhere else! And I am also full of anger against the war, against these permanent crimes against humanity that are still legal. Diving again in this subject by visiting Isernia, I read many documents.
Nous quittons Isernia pour chercher où pique-niquer : nous traversons les neuf kilomètres du « Piano della Cinquemiglia », le plateau des cinq mille, une zone appelée Sibérie à une altitude d’environ 1200 mètres, car elle peut atteindre les – 30°C. Pourquoi ce nom de « cinq mille », je l’ignore. Cette route rectiligne qui la traverse était bordé de pins, soixante-dix ont été abattus sans que je sache pour quelle raison.
We leave Isernia to find where to picnic: we cross the nine kilometers of the « Piano della Cinquemiglia », the plateau of five thousand, an area called Siberia at an altitude of about 1200 meters, because it can reach – 30 ° C . Why this name of « five thousand, » I do not know. This straight road crossing it was lined with pines, seventy were slaughtered but I don’t know why.
Nous trouvons un coin à l’ombre pour manger, et je trouve cette fraîcheur vraiment agréable après la chaleur dans la ville.
We find a place in the shade to eat, and after the heat in the city I like this really nice freshness.
En descendant de ce plateau, nous passons par plusieurs déviations. Des viaducs sont en cours de réparation. Nous les évitons, ou encore nous passons sur l’un d’entre eux qui est entièrement échafaudé. Depuis la catastrophe du pont Morandi à Gênes, les viaducs italiens ont été expertisés, nous pensons que des travaux urgents ont commencé. Beaucoup d’autres pays ont fait de même.
Coming down from this plateau, we go through several detours. Viaducts are being repaired. We avoid them, or we pass on one of them which is entirely scaffolded. Since the Morandi Bridge disaster in Genoa, the Italian viaducts have been appraised, we believe that urgent work has begun. Many other countries have done the same.
Quand nous apercevons de loin le château de Roccacasale, Paul est attiré irrésistiblement et nous quittons notre route pour nous en approcher. Un bus s’arrête lui aussi, une dame en descend, un homme y monte, ils sont les seuls passagers. Le chauffeur manœuvre, remplace l’étiquette « Roccacasale » par « Sulmona » (qui se trouve à petite distance)… et repart. Combien de trajets fait-il ainsi, presque à vide ?
When we see Roccacasale Castle from afar, Paul is drawn irresistibly and we leave our path to approach it. A bus stops too, a lady goes down, a man goes up, they are the only passengers. The driver maneuvers, replaces the label « Roccacasale » by « Sulmona » (which is a short distance) … and leaves. How many journeys does it do, almost empty?
Nous partons en exploration : « Sale, sale ! », ça monte ça monte ! Nous visitons un joli village et nous nous approchons du château. Sur les pavés, les pneus des voitures laissent des traces brillantes, après le dernier parking on n’en voit plus : en réalité, la petite route tout en haut continue de servir, mais très rarement ! Je n’aurais pas aimé conduire jusqu’en haut du village.
We go exploring: « Sale, sale ! », it goes up it goes up! We visit a pretty village and we approach the castle. On the cobblestones, the tires of the cars leave brilliant traces, after the last parking we do not see any more: in reality, the little road at the top continues to serve, but very rarely! I would not have liked to drive to the top of the village.
Le château a été consolidé par des briques, de façon à rendre visibles les remaniements. Une pensée émue pour ceux qui ont grimpé là-haut, cela n’a pas dû être facile ! Cette réparation donne à une muraille l’aspect d’une lame de couteau. Nous arrivons enfin au bout du sentier praticable. Surprise, une belle salle moderne toute neuve est construite là, habilement dissimulée, invisible d’en bas.
The castle was consolidated by bricks, so as to make visible the reworkings. An emotional thought for those who climbed up there, it should not have been easy! This repair gives a wall the appearance of a knife blade. We finally arrive at the end of the walkable path. Surprise, a beautiful new modern room is built there, cleverly hidden, invisible from below.
Notre visite s’arrête là. Nous ne serions pas capables de monter par les vagues sentiers impraticables et vertigineux.
Our visit stops there. We would not be able to ride through the vague, impenetrable and vertiginous trails.
Le ciel se couvre.
Sky becomes cloudy.
En descendant, je repère le monument aux morts, mais pourquoi cette belle formule est-elle cachée derrière, à peine visible ?
« La pace verra quando l’odio, la vendetta, le armi giaceranno a terra sensa più un filo di voce. »
« La paix viendra quand la haine, la vengeance, les armes couchées sur le sol ne seront plus un murmure. »
Going down, I spot the monument to the dead, but why this beautiful formula is hidden behind, barely visible?
« La pace verra quando l’odio, la vendetta, le armi giaceranno a terra sensa più un filo di voce. »
« Peace will come when hatred, revenge, weapons lying on the ground will no longer be a whisper. »
Nous retournons vers la voiture, au programme le trajet jusqu’au « convent de Santo Colombo » en passant par là :
We return to the car, on the program the trip to the « Convent of Santo Colombo » passing through there:
La pluie se met à tomber, de plus en plus violente, et la visibilité est réduite. Autant dire que derrière nous les voitures se traînent. Depuis Barisciano, suivant les indications que nous avons, nous trouvons sans aucune difficulté le « convent de Santo Colombo », un couvent revenu à la vie laïque, transformé en Bed and Breakfast, avec un beau jardin botanique et ses nombreuses plantes médicinales, mais aussi vénéneuses ou… magiques.
The rain begins to fall, more and more violent, and the visibility is reduced. Suffice to say that behind us cars are dragging. From Barisciano, according to the indications we have, we find without any difficulty the « convent de Santo Colombo », a convent returned to the secular life, transformed into Bed and Breakfast, with a beautiful botanical garden and its many medicinal plants, but also poisonous or … magical.
J’ai les bras et les jambes nues, et je n’ai qu’une hâte, m’habiller chaudement ! Incroyable qu’il fasse si froid, il y a deux heures j’avais tellement trop chaud !
My arms and legs are bare, and I can not wait, dress warmly! Unbelievable that it is so cold, two hours ago I was so hot!
Jeudi 3 octobre
À peine réveillée je commence par photographier l’immense mer de nuages qui s’étale sous nos yeux, dissimulant notre beau soleil à toute la vallée. Un écureuil profite lui aussi du paysage mais ne me laisse pas le temps de braquer mon objectif sur lui.
Thursday, 3rd October
Just awake I start by photographing the huge sea of clouds that spreads before our eyes, hiding our beautiful sun to the entire valley. A squirrel also benefits from the landscape but does not give me time to turn my focus on him.
D’autres chroniques raconteront la fin du voyage. Mais je dois faire un saut dans le temps pour un événement extraordinaire :
Other chronicles will tell the end of the journey. But I have to step back in time for an extraordinary event:
Mon vélo a eu un an le 18 octobre, et moi j’ai un an de plus aussi. Admirez le chauffe-selle pour commémorer ce premier anniversaire.
My bike was a year old on October 18th, and I’m a year older too. Admire the heater of my bike saddle to commemorate this first anniversary.
Au compteur, ce ne sont pas des kilomètres qu’il a parcourus, mais des miles : un jour, sans prévenir, l’ordinateur de bord de mon vélo a quitté le système métrique pour une raison inconnue, alors j’ai découvert qu’un mile terrestre mesure 1.609 kilomètres. J’ai donc pédalé plus de 1700 kilomètres mais en un an, c’est en dessous de cinq kilomètres par jour alors je ne devrais pas faire ma fiérotte.
My bike has traveled miles and not kilometers on the odometer: one day, without warning, the computer on board my bike left the metric system for some unknown reason, so I discovered that a land mile is 1,609 kilometers. So I pedaled more than 1700 kilometers but in one year, it’s under five kilometers a day so I should not be too proud.
Cela m’est égal : j’ai beaucoup de plaisir à faire du vélo, cela me fait beaucoup de bien. J’ai même l’impression que ce bon entraînement facilite la marche : mon autre activité physique favorite.
I do not care: I have great fun riding a bike, it makes me feel so good. I even feel that this good workout makes walking easier: my other favorite physical activity.