Nous avons revu nos petites-filles le 17 mai. Je suis partie en vélo avant que les autres me rejoignent et le chargent sur la voiture. On se serait crus « comme avant », il faisait beau et il y avait une circulation intense, voitures, motos, vélos… Il y a, sans surprise, une frénésie à reprendre les « bonnes » habitudes. Au quotidien, la seule différence c’est le port du masque, imposé dans la plupart des magasins, portés parfois dans la rue.
We saw again our granddaughters on May 17th. I went on a bike before the others joined me and loaded it onto the car. We would have thought « as before », the weather was good and there was intense traffic, cars, motorcycles, bikes … There is, not surprisingly, a frenzy to resume the « good » habits. On a daily basis, the only difference is the wearing of a mask, which is compulsory in most stores, sometimes used in the street.
Nous avons passé une belle journée, heureux de nous revoir…
We had a great day, happy to see each other again…
Quand on va voir cet arbre remarquable, on n’a pas le choix, on doit monter dessus — pas facile.
When you go to see this remarkable tree, you have no choice, you have to climb on it – not easy.
Souvenir souvenir… Il y a six ans, Haneul, Peter et Kent s’y étaient essayés…
Souvenir souvenir … Six years ago, Haneul, Peter and Kent had tried it …
De retour chez nous bien sûr la routine continue… Paul passe des heures à jardiner, j’ai toujours mille choses à faire avant de l’aider. Pourtant, il y a une urgence, les oignons sont attaqués par un parasite : j’utilise le Bacillus Thuringiensis pour tenter de les sauver.
Je fais un peu de désherbage ici ou là, j’ai souvent à la main un sécateur bien utile.
Paul repique, pioche et se fait mal au dos, tamise de la terre, fait des kilomètres !
Il avait jeté des rhizomes de canna sur un compost l’année dernière, aujourd’hui de magnifiques cannas se développent et prolifèrent : Paul déplace vers un autre tas le compost auquel il servira de ferment, et passe la motobineuse autour de ce nouveau massif de fleurs.
Back home of course the routine goes on … Paul spends hours gardening, I always have a thousand things to do before helping him. However, there is an emergency, the onions are attacked by a parasite: I use Bacillus Thuringiensis to try to save them.
I do a little weeding here and there, I often have a useful pruner in my hand.
Paul transplants, picks and hurts his back, sifts the soil, travels for miles!
He had thrown canna rhizomes on a compost last year, today magnificent cannas develop and proliferate: Paul moves to another pile the compost to which he will serve as ferment, and passes the tiller around this new flower bed.
Cette année, nous ne pouvons recevoir de helpers ou workawayers comme nous le faisons depuis huit ans. Jean-Pierre et Chantal nous ont beaucoup aidés pendant le confinement. Mais Chantal reprend le travail, Jean-Pierre ses activités musicales. Alors Laurent… mais c’est qui Laurent ?
This year, we cannot host helpers or workawayers as we have been doing for eight years. Jean-Pierre and Chantal helped us a lot during the confinement. But Chantal resumes work, Jean-Pierre his musical activities. So Laurent … but who is Laurent?
Notre quotidien s’emballe quand arrive le grand week-end de l’Ascension. Le projet de Laurent… mais c’est qui Laurent ? Notre premier contact a eu lieu en janvier 2019, suite à une annonce qu’il avait passée dans la revue « l’Âge de Faire » : il était à la recherche d’un bout de terrain où poser sa tiny house. Nous établissons un échange de service, un peu comme on l’a fait avec les helpers et les workawayers.
Our daily lives get carried away when the long Ascension weekend arrives. Laurent’s project … but who is Laurent? Our first contact took place in January 2019, following an announcement he had made in the review « l’Âge de Faire »: he was looking for a piece of land to put his tiny house. We organize a service exchange, like we did with helpers and workawayers.
Depuis cette rencontre, Laurent et Nathalie sont venus nous voir à plusieurs reprises.
Since this meeting, Laurent and Nathalie have come to see us on several occasions.
Séb essaie de passer avec son Chamion entre la souche et le bouquet de noisetiers, il faudra que la petite maison de Laurent passe par le même chemin. Le Chamion passe « presque » , ça veut dire qu’il ne passe pas du tout. Eh bien c’est décidé, il va falloir détruire la souche. Je réussis avec une seule allumette à démarrer un feu qui va brûler pendant quatre jours. Laurent avait prévu de donner un sérieux coup de main, mais il n’a pas pu venir aider à cause du confinement.
Séb tries to pass with his Chamion between the stump and the bunch of hazelnuts, the small house of Laurent will have to pass by the same way. The Chamion passes « almost », that means that it does not pass at all. Well it’s decided, we’ll have to destroy the stump. I manage with a single match to start a fire that will burn for four days. Laurent had planned to give a serious helping hand, but he could not come to help because of the confinement.
Traces de cendre à l’emplacement de la souche
Traces of ash at the location of the stump
Je récolte plus de quatre kilos de rhubarbe – Jérôme va être jaloux ! – et j’en trie la moitié : comme je l’expliquais l’autre jour, je laisse macérer le sucre, une heure suffit je pense. Et avant de mettre à cuire je goûte… Mais la rhubarbe crue, ça ne me dit rien du tout – j’aurais essayé !
I harvest more than four kilos of rhubarb – Jérôme will be jealous! – and I sort half of it: as I explained the other day, I let the sugar macerate, an hour is enough I think. And before I cook I taste … But raw rhubarb doesn’t mean anything to me at all – I would have tried!
Mais Laurent arrive, et Nathalie, et Solenn. Je charge ces dernières de trier le reste de rhubarbe pendant que Laurent se fait jardinier. Nathalie lasure ici ou là. Tout le monde s’active, un soulagement pour Paul et moi ! Il y a du monde partout, des groupes informels de discussions variées, de la musique arrive depuis le parc… Quel plaisir d’être nombreux !
But Laurent arrives, and Nathalie, and Solenn. I instruct them to sort the rest of the rhubarb while Laurent is gardening. Nathalie stains here and there. Everyone is busy, a relief for Paul and me! There are people everywhere, informal groups of various discussions, music arrives from the park … What a pleasure to be numerous!
Jean-Pierre habite ici depuis deux ans.
Laurent va installer sa tiny house dès que possible, en principe fin juin.
Jean-Pierre has lived here for two years.
Laurent will install his tiny house as soon as possible, in principle at the end of June.
Jean-Pierre est au paradis. Laurent hésite à utiliser un terme si éloigné de ses croyances. D’autres ont parlé de paradis, ici, au Charbinat, dans le jardin, dans le parc, au soleil levant, au milieu des chants d’oiseaux (et des braillements des coqs, car des coqs entassés trop nombreux dans un space réduit, ça braille)… Et moi j’ai souvent pensé que ce paradis, c’est quand même un peu l’enfer, le travail n’est jamais fini, et les soucis du jardinier permanents (parasites, limaces, coup de froid, gel, sécheresse… et j’en passe – ne pas oublier les pulvérisations toxiques du voisin…).
Jean-Pierre is in paradise. Laurent hesitates to use a term so far removed from his beliefs. Others have spoken of paradise, here in Charbinat, in the garden, in the park, in the rising sun, in the midst of birdsong (and roars of roosters, because roosters crowded too many in a small space are roaring)… And I have often thought that this paradise is still a bit of hell, the work is never finished, and the gardener’s concerns are permanent (parasites, slugs, cold, frost , drought … and so on – don’t forget the neighbor’s toxic sprays …).
Je commence à comprendre que le paradis, ça peut être ça, un labeur interminable et pas toujours gratifiant par exemple quand la météo ne suit pas, un paradis qui se paye en permanence, mais un paradis car on s’y sent si bien… En d’autres termes, les efforts ne sont pas toujours récompensés, et pourtant c’est le meilleur choix qu’on a à faire.
I am beginning to understand that paradise can be that, an endless and not always gratifying work for example when the weather is bad, a paradise that one has to pay all the time, but a paradise because it feels so good … In other words, efforts are not always rewarded, and yet it is the best choice one has to make.
Solenn goûte enfin un long week-end de liberté après un interminable confinement à tavailler dans son appartement de la Croix-Rousse, à Lyon. Pour Nathalie, le travail a repris dans sa médiathèque et c’est infernal. Nous passons de longs moments à échanger sur nos expériences, avec sans surprise une formule qui revient souvent : on n’est pas égaux devant le confinement !
Solenn finally appreciates a long weekend of freedom after an interminable confinement, working in her apartment in Croix-Rousse, in Lyon. For Nathalie, work has resumed in her media library and it’s hellish. We spend long moments sharing our experiences, with no surprise a formula that often comes up: we are not equal when it comes to confinement!
Paul a enfin obtenu un rendez-vous chez la coiffeuse ! Ce n’est pas le cas pour les moutons.
Paul finally got an appointment with the hairdresser! This is not the case for sheep.
Nathalie et Laurent nous proposent une intervention musicale improvisée, nous les écoutons avec plaisir. Jean-Pierre et un visiteur nous rejoignent un moment. Le répertoire de Nathalie et Laurent n’est pas très joyeux, il faut dire qu’ils adorent les saudades ! Alors nous cherchons de quels titres de Boby Lapointe nous nous rappelons, et ceux qui se rappellent se joignent au chant… Pour marquer le tempo, quelques clous dans une boîte de café feraient l’affaire si ce n’était si lourd. Nous passons un moment fort agréable.
Nathalie and Laurent offer us an improvised musical intervention, we listen to them with pleasure. Jean-Pierre and a visitor join us for a while. Nathalie and Laurent’s repertoire is not very happy, it must be said that they love saudades! So we’re looking for what Boby Lapointe songs we remember, and those who remember join the song … A few nails in a coffee can would do the trick to point out the tempo if it weren’t so heavy. We are having a great time.
Je n’évoque plus la pandémie dans ces modestes récits de notre quotidien. Sauf quand elle le croise. Par exemple : ce masque jeté dans la nature.
I no longer mention the pandemic in these modest stories from our daily lives. Except when it meets it. For example: this mask thrown in nature.
Pour parler du Covid-19, je complète peu à peu le texte dédié, dont voici les nouveaux titres :
— STATISTIQUES
— ÉCOLES
Si vous voulez (re)lire « Mes colères – Anger », cliquez ici. « Anger » veut dire colère en anglais, ce n’est pas le nom de la ville d’Angers…
To talk about the Covid-19, I gradually complete the dedicated text, of which here is the current summary:
— STATISTICS
— SCHOOLS
If you want to (re)read « Mes colères – Anger », click here. « Anger » is not the name of the city of Angers …
Non, pas jaloux, juste admiratif pour la rhubarbe. En ce qui me concerne, je vais pouvoir envisager une récolte, mais pas des kilos !
Je vois que la vie reprend doucement au Charbinat et c’est tant mieux, de plus les beaux jours arrivent.
Pour la boite à rythme, ce n’est pas des clous qu’il faut mettre, c’est du riz ! C’est ce que font les antillais (et certainement d’autres d’ailleurs), ça rend son sympa (en plus c’est moins lourd).
Alors goûte la rhubarbe crue si tu veux, mais ce n’est pas convaincant ! Après ça, compote, confiture, crumble (rrraaahhh, le crumble à la rhubarbe, je te dis pas…) ?
Oui, ce week-end a été fort plaisant alors que nous n’avons pas été les plus malheureux pendant le confinement.
Pour la boîte à rythme, on avait juste la flemme de bouger ! Il y avait largement autour de nous tout ce qu’il fallait pour produire toutes sortes de sons…